Le virus mortel d’Ebola, qui a fait rage dans certains pays d’Afrique de l’Ouest il y a plusieurs mois, fait son grand retour en Afrique centrale. En effet, la République démocratique du Congo « fait face à une nouvelle épidémie de maladie à virus Ebola », qui a déjà tué 17 personnes dans la province de l’Équateur, dans le nord-ouest du pays, a indiqué mardi le ministère de la Santé.
Le ministère congolais de la Santé a décrit mardi la nouvelle épidémie comme une « urgence de santé publique de portée internationale ». Vingt et un cas de fièvre avec des signes hémorragiques et 17 décès « ont été enregistrés dans la province de l’Equateur, indique le rapport.
C’est la neuvième épidémie d’Ebola enregistrée au Congo depuis 1976. La maladie a été identifiée pour la première fois au Zaïre par une équipe dirigée par la Belgique. À Genève, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que les tests de laboratoire en RDC ont confirmé la présence du virus Ebola dans deux des cinq échantillons prélevés sur des patients.
« L’OMS travaille en étroite collaboration avec le gouvernement de la RDC pour intensifier rapidement ses opérations et mobiliser les partenaires de santé, en utilisant le modèle d’une réponse réussie à une épidémie similaire en 2017« , indique le communiqué.
L’OMS indique qu’elle veut « rassembler d’autres échantillons » et sensibiliser les populations « avec des messages de prévention et de contrôle » selon son directeur pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti.
Il a déclaré avoir débloqué 1 million de dollars (840 000 euros) d’un fonds d’urgence, mis en place un groupe de coordination et déployé plus de 50 experts pour travailler avec le gouvernement et les agences de santé de la RDC. Tous les cas ont été signalés dans une clinique d’Ilkoko Iponge, située à environ 30 kilomètres de Bikoro, où les capacités de traitement sont limitées, selon l’OMS.
Une équipe d’experts de l’OMS, de Médecins Sans Frontières (RDC) et de la province de l’Equateur s’est rendue mardi à Bikoro pour renforcer la coordination et mener des enquêtes, a-t-il ajouté.
La pire épidémie d’Ebola a commencé en décembre 2013 dans le sud de la Guinée avant de s’étendre à deux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest, le Liberia et la Sierra Leone. D’après les estimations de l’OMS, cette épidémie a tué plus de 11 300 personnes sur près de 29 000 cas enregistrés, bien que le chiffre réel soit considéré comme nettement supérieur.
Il n’existe actuellement aucun vaccin pour prévenir le virus Ebola ou un traitement homologué, bien qu’une gamme de médicaments expérimentaux soit en cours de développement. Des soins précoces avec réhydratation peuvent augmenter les chances de survie.