Mais qui veut la peau d’Iyad Ag Ghaly ? La question peut sembler bête, alors que les soldats maliens, notre DGSE, et les généraux de Barkhane ne rêvent que de tuer le chef historique du terrorisme au Mali, qui est pour certains l’Oussama Ben Laden du Sahara.

Mais chez les terroristes, et dans la région de Kidal, ses ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on imagine…

Parfois, au Mali, les gens du Sud sont perdus face aux gens du Nord, qui semblent retors et incompréhensibles. Cependant, rien ne saurait plus nous égarer que la chute d’Iyad Ag Ghaly. Alors que ce dernier a été pendant toutes les années sombres du Mali son ennemi le plus acharné, il n’est aujourd’hui qu’un petit chef qui erre à la frontière, cerné de toutes parts par tous ceux qui veulent sa peau, pour venger les morts d’Aguelhok, de Gao et de Kidal. Mais il garde encore une sérieuse influence, qui amène ses anciens alliés à penser qu’il serait mieux mort que vivant.

Alghabass Ag Intallah, le frère de l’aménokal, serait très en colère contre son ancien maître. Alors qu’il tente de reconstruire la CMA, de redonner une légitimité aux Touaregs aux yeux du monde, et d’émerger comme un vrai chef, Iyad Ag Ghaly le ramène à ses errances avec les terroristes, quand il était aussi proche d’Ansar Dine que d’AQMI. Récemment encore, les femmes obscures qui vivent dans la maison d’Iyad l’ont impliqué dans une sombre affaire de vol, qui l’a fait passer pour un idiot auprès des Kidalois.

Ainsi, Alghabass va-t-il vouloir se débarrasser de cet allié bien trop encombrant ?

Pendant ce temps Hamadoun Kouffa pense probablement la même chose de l’Emir du Nord ; espérant réaliser son rêve de construire un nouveau Califat du Macina, malgré le fait qu’il n’est pas de lignée royale, il craint d’être associé à la notoriété d’Ansar Dine et d’AQMI, et pense n’avoir rien à faire avec les blancs du Nord commandés par des étrangers. Lui, il sait qu’ils n’ont rien à faire avec ses Peulhs du Macina et du Gourma, et qu’il doit mener sa guerre seul, sans l’ombre d’Iyad Ag Ghaly, et le souffle du vieil Emir sur sa nuque.

Alors, qui veut vraiment la peau d’Iyad Ag Ghaly ?

Boubacar Samba
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La rédaction