Beaucoup à travers leurs œuvres, leur savoir faire, leur courage ont su s’imposer et faire la fierté de tout un monde. Ils sont artistes, sportifs, écrivains…à porter haut le nom du Mali et de l’Afrique.
Même si l’homme n’est plus à présenter, nous partons à la découverte de ce grand de la musique malienne. Il est grand, non seulement par le physique, mais aussi par le caractère. L’homme a su dépasser ses limites pour se faire un nom et porter haut le nom de son pays, le Mali. Evidement, les mots manquent pour parler de lui, il est tout simplement grand. Celui dont nous tentons de présenter cette semaine est Salif Keita, le rossignol du Mandé.
Qui est Salif Keita ?
Naissance : Salif Keïta est né albinos le 25 août 1949 à Djoliba au cœur du mandé profond, une région où les albinos sont mal vus en raison des pouvoirs maléfiques qui leur sont attribués. Descendant du fondateur de l’Empire du Mali, Soundjata Keïta, il eut une enfance très difficile.
Après ses études, le jeune Salif comme la plupart des intellectuels de l’époque rêvait de devenir instituteur, mais il s’est vu recaler à cause de sa mauvaise vue. Il décide alors de devenir chanteur, ce qui va créer un scandale de plus dans sa famille. Traditionnellement, la musique est réservée à la classe des griots, alors que les Keïta sont une famille de princes. L’idée passait difficilement chez les descendants du lion. Il est rejeté par sa famille et part à Bamako en 1968 pour tenter sa chance loin de son village natal. Alors commence pour lui une vie jalonnée d’épreuves. Cependant son courage et sa détermination lui seront d’un secours inestimable qui lui fait braver les difficultés de la vie et se frayer un chemin vers le succès.
Tentative de s’imposer dans une vie déjà difficile :
Après des années de lutte acharnée contre les aléas de la vie, il intègre le groupe du saxophoniste Tidiani Koné, le « Rail band de Bamako », qui joue tous les soirs au buffet-hôtel de la gare à Bamako. Il obtient d’importants succès avec son répertoire composé d’airs traditionnels interprétés de façon moderne. En 1973, il rejoint un autre groupe, les Ambassadeurs, qui joue au motel de Bamako. Avec ce groupe, il s’installe à Abidjan, en Côte d’Ivoire. En 1978, il y enregistre son premier album Mandjou dans lequel il rend hommage au président Guinéen Ahmed Sékou Touré et au peuple mandingue.
Début d’une carrière professionnelle internationale remplie de succès et de gloire :
En 1980, il enregistre aux États-Unis deux disques : Primpin et Tounka. En 1984, il quitte Abidjan pour revenir à Bamako et retrouva sa famille, notamment son père vieillissant. Il participe cette année là au festival de musiques métisses d’Angoulême (France). Il rencontre un succès auprès du public français, et vient s’installer en France à Montreuil d’où il anime de nombreuses fêtes traditionnelles dans la communauté malienne immigrée. L’année suivante, il participe à la demande de Manu Dibango, à l’enregistrement d’un album collectif Tam-tam pour l’Afrique au profit de l’Éthiopie où sévit la famine. En 1986, il enregistre un album, Soro, de blues-rock chanté en malinké. Il participe alors au festival des Francofolies à la Rochelle en 1987, et à un concert organisé à Londres pour le 70ème anniversaire de Nelson Mandela aux côtés notamment du sénégalais Youssouf N’Dour. Il sort en 1989 son second album en France Ko-Yan dans lequel, à travers la chanson « Nous pas bouger », il aborde les problèmes que rencontrent les immigrés maliens en France. Son troisième album Amen sort en juin 1991.
Salif a une discographie très riche en sons et paroles. Durant sa riche carrière, on lui attribue une discographie de 13 albums qui ont résisté à toutes les générations.
La voix d’or du Mandé…Un humaniste hors-pair :
Bien qu’ayant connu une enfance difficile, Salif est resté un homme plein d’humanisme. Toute sa carrière, il a pensé à servir les autres. Ainsi, en plus de sa participation à la demande de Manu Dibango à l’enregistrement d’un album collectif Tam-tam pour l’Afrique au profit de l’Éthiopie où sévit la famine, il dédie également son album Folon en 1995 aux enfants albinos pour qui il a créé une association. Pour aider les jeunes musiciens maliens à être comme lui, il ouvre un studio d’enregistrement à Bamako.
Le 19 juillet 2010, Salif Keïta a été nommé Ambassadeur de la paix par Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine, afin de soutenir « les efforts de la Commission pour résoudre les conflits et promouvoir la paix sur le continent ».
Salif Kéïta c’est aussi des Prix et des distinctions :
Il est distingué aux Kora Awards pour l’ensemble de sa carrière. Lors de la cérémonie des Victoires de la musique 2010 en mars 2010, il obtient une Victoire dans la catégorie « Album musiques du monde de l’année ». Il remporta le Tamani d’or au Mali en 2006.
Amadingué SAGARA
SOLONI