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Qui est Cheikhou Diakhaby, ancien djihadiste et ami des frères Kouachi?

Extradé de la Turquie vers la France pour être présenté à un juge antiterroriste, à Paris, Cheikhou Diakhabi, 29 ans, est un ancien ami des frères Kouachi. En 2004, djihadiste en Irak et capturé par les Américains, il pourrait avoir été détenu un temps avec des fondateurs de l’organisation Etat islamique.

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Cet homme, âgé de 34 ans, a été arrêté en Turquie, le 2 janvier à proximité de la frontière syrienne. Avec sa femme et leur tout jeune enfant, il faisait partie d’un groupe qui s’apprêtait à entrer en Syrie, selon une source turque. Quelques jours plus tôt, Diakhaby et sa famille avait déjà été refoulé par les autorités d’Ankara, cette fois à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie: ils avaient été contrôlés dans un bus, en compagnie de Fritz-Joly Joachin, un français d’origine haïtienne, converti à l’islamisme radical, lié depuis plusieurs années aux frères Saïd et Chérif Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo. Fritz-Joly voulait également passer en Syrie avec sa compagne. Il devrait être prochainement être extradé, lui aussi, vers la France.

Après l’arrestation de Fritz-Joly, Diakhaby et sa compagne avaient pris, le 2 janvier, un vol Sofia-Istanbul, pour tenter de gagner ensuite la Syrie par la route. C’est dans ces circonstances qu’ils ont été interceptés et placés en rétention en Turquie, à la demande des autorités françaises. Car Cheikhou Diakhaby, né le 4 mars 1985 à Paris, est bien connu des services antiterroristes. Il était aussi une vieille connaissance des frères Kouachi. Comme eux, il a fait partie, au début des années 2000, de la filière dite des “Buttes-Chaumont” (XIXe arrondissement de Paris). Radicalisés par un prédicateur salafiste autoproclamé, une dizaine de jeunes gens étaient partis faire le djihad contre l’armée américaine en Irak.

A l’époque, Diakhaby est l’un des membres les plus déterminés de la bande. A l’été 2003, il part à Damas (Syrie), en compagnie d’un autre camarade, Tarek Ouinis, sous prétexte de se perfectionner en arabe et en sciences islamiques. Les deux jeunes hommes sont inscrits dans une école qui accepte les élèves non-arabophones. Sur place, ils cohabitent dans une maison avec trois ou quatre membres de la bande du XIXe arrondissement. Bientôt, d’autres “frères” les rejoignent. En 2004, au moins six d’entre eux parviennent à passer en Irak. Ils intègrent les rangs la rébellion sunnite radicale, menée par Abou Moussab Al-Zarqaoui (futur chef d’Al-Qaeda en Irak, tué en 2006), qui combat l’armée américaine dans les environs de Fallouja. Dans cette bataille terrible, trois des jeunes djihadistes parisiens trouvent la mort, dont Tarek Ouinis, le compagnon de voyage de Cheikhou Diakhaby. Un quatrième est blessé à l’oeil et au bras gauches. Deux autres encore, dont Boubakeur El-Hakim – capturé puis emprisonné en France par la suite – sont aujourd’hui des figures du djihadisme international.

Quelle relation avec les frères Kouachi?

Diakhaby sort lui aussi vivant de l’enfer de Fallouja. Capturé par les Américains, à la fin de 2004, a-t-il été détenu, comme l’un de ses compagnons d’armes de la bande du XIXe arrondissement, au camp de prisonniers Bucca, dans le sud du pays? Impossible pour l’heure de l’affirmer avec certitude. A Bucca, plusieurs milliers de détenus étaient parqués, dont des chefs djihadistes de premier rang, comme Abou Bakr al-Baghdadi, aujourd’hui chef de l’organisation Etat islamique (Daech). C’est d’ailleurs dans ce camp – une forteresse sous haute surveillance, mais où les prisonniers pouvaient se parler – qu’est née l’idée même de créer Daech.

Cheikhou Diakhaby, condamné à sept années de prison en France, serait par la suite retourné vivre chez ses parents, dans le XIXe arrondissement. Agé de 26 ans, à l’époque, il n’a probablement jamais rompu totalement avec l’islamisme radical. Depuis, il avait rencontré une jeune femme originaire du Val-de-Marne, Imane C., dont il a eu un enfant. Or, le frère de cette jeune femme, Younès, est soupçonné d’être un recruteur pour une filière djihadiste à destination de l’Irak. Ce dernier a été arrêté à la fin de 2013.

Les enquêteurs travaillant sur les récentes tueries commises à Paris et à Montrouge (Hauts-de-Seine) pourraient donc s’intéresser de près au parcours de Cheikhou Diabaty ces dernières années et ces derniers mois. Avait-il gardé ou renoué le contact avec les frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo? Pourquoi voyageait-il, à destination de la Syrie, en compagnie de Fritz-Joly Joachin, lui-même lié à Saïd et Cherif Kouachi? Quels liens entretient-il avec la mouvance de l’organisation Etat islamique? Une seule certitude: Diakhaby avait manifestement choisi de faire sa hijra (émigration) définitive en Syrie, avec femme et enfant. Contacté par L’Express, sa famille a refusé de s’exprimer.

Source: lexpress.fr

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