Proche du FC Barcelone à l’été 2017, le milieu de terrain international ivoirien Jean Michaël Seri a finalement signé à Fulham un an plus tard, avant de partir en prêt à Galatasaray et Bordeaux. C’est depuis cet été sous le maillot d’Hull City, 16e de Championship, qu’il s’épanouit.
Que l’été 2017 semble bien loin pour Jean-Michaël Seri. En s’illustrant à l’OGC Nice, qu’il a rejoint en juillet 2015 en provenance de Paços de Ferreira, le milieu de terrain ivoirien est devenu l’une des révélations des Aiglons, qui montraient un très beau visage en championnat à l’époque. En effet, le Gym terminait à une marche du podium lors de la première saison du natif de Grand-Béréby (Côte d’Ivoire) avant de se hisser à la 3e place à l’issue de la saison 2016/2017. Une belle période de l’équipe azuréenne, bien aidée par son excellent recrutement avec les arrivées de Younès Belhanda, Mario Balotelli et Valère Germain entre autres. Après seulement deux exercices sous le maillot rouge-et-noir, le vainqueur du prix Marc-Vivien Foé 2017 était dans le viseur de plusieurs grandes écuries européennes qui voyaient en lui un superbe renfort pour leur entrejeu.
Parmi elles, on retrouvait le FC Barcelone, dirigé à ce moment-là par le fraîchement nommé Ernesto Valverde. Néanmoins, la direction sportive catalane avait finalement lâché l’affaire, ce qu’avait expliqué l’Eléphant dans les colonnes de France Football quelques mois plus tard : «Même si c’est Barcelone, je ne veux pas être un joueur qu’on prend par défaut. Je sais de quoi je suis capable sur un terrain, je crois démontrer quelques qualités. Donc, si on me choisit, je veux que ce soit un choix entier, que je sois une priorité, pas un joueur de complément. C’est pour cela que je me suis remis tout de suite la tête au foot. J’ai beaucoup rêvé de Barcelone, mais le message du Barça a été clair.» Après avoir justifié ce non-transfert pour des raisons techniques, les Blaugranas ont finalement jeté leur dévolu sur le milieu de terrain brésilien Paulinho pour 40 millions d’euros.
Craven Cottage ne lui réussit pas
«Je veux juste montrer à Nice que je suis resté parce que j’aime ce club, pas par dépit. Et si je pars de Nice un jour, ce sera forcément pour une équipe qui joue au ballon, qui joue au foot», avait-il poursuivi dans son entretien à FF, avant de quitter la Côte d’Azur contre 30 millions d’euros direction Fulham, promu en Premier League et auteur d’un mercato XXL (plus de 115 M€). Devenant la plus grosse recrue de l’histoire du club, l’international ivoirien était attendu pour permettre aux Cottagers de se maintenir pour son retour dans l’élite. Néanmoins, son équipe n’avait pas fait long feu : une petite saison et une 19e place au classement, synonyme de relégation dans l’antichambre. Et d’un point de vue personnel, les statistiques de JMS n’étaient pas restées dans les esprits des supporters, n’inscrivant qu’un but et délivrant 3 passes décisives en 32 matches de championnat. N’entrant pas dans les plans de Scott Parker pour le retour en Championship, il était obligé de trouver une porte de sortie pour glaner du temps de jeu.
Jean-Michaël Seri s’envolait d’abord pour la Turquie, où il découvrait les joies de la Süper Lig avec un Galatasaray aux grandes ambitions, avec un mercato qui va avec (Radamel Falcao, Ryan Babel, Emre Mor, Steven N’Zonzi…). Il retrouvait sous le maillot jaune-et-rouge un meilleur niveau, aux côtés de Younès Belhanda, qu’il avait déjà côtoyé à Nice, et Mario Lemina, prêté par Southampton. Si ce trio était performant sur le rectangle vert, les Lions d’Istanbul ne soulevaient aucun trophée. Après trois mois sans le moindre match en Championship, il revenait en France en janvier 2021, avec le maillot des Girondins de Jean-Louis Gasset, qui jouait un grand rôle dans son arrivée. Sans réel succès pour son retour en Ligue 1 (0 but, 0 passe décisive), l’ancien sociétaire de l’ASEC Mimosas avait (enfin) la chance de disputer une saison complète au FFC, participant à sa montée mais sans regoûter à la PL sous le maillot noir-et-blanc…
L’Eléphant est devenu Tigre
En effet, en fin de contrat l’été dernier, la direction des Cottagers laissait Jean-Michaël Seri libre comme l’air. Mais l’Angleterre n’en avait pas fini avec lui. Ses dernières performances ne laissaient pas insensible Hull City, autre pensionnaire de D2 outre-Manche, qui lui proposait un contrat de trois ans. Très rapidement, les supporters des Tigers sont tombés amoureux de leur numéro 24, devenu indispensable dans les dispositifs de Shota Arveladze et son successeur depuis octobre Andy Dawson. Element-clé du double pivot de son entraîneur anglais, le milieu ivoirien est essentiel dans la circulation du ballon de son équipe (89% de passes réussies) et se permet même d’apporter le danger dans la surface adverse (2 passes clés par match). Pour le moment, il n’a pas eu l’occasion de distribuer une assist à l’un de ses coéquipiers mais a déjà trouvé le chemin des filets pour offrir aux siens un succès important face à Bristol City fin juillet.
À côté de sa carrière tumultueuse en club, l’Eléphant de 31 ans n’a pas perdu son statut en sélection, que ce soit sous les ordres d’Ibrahim Kamara, Patrice Beaumelle ou aujourd’hui Jean-Louis Gasset, qui semble apprécier le joueur qu’il a dirigé en Gironde. «Ce que je peux dire du Bordelais, c’est quelqu’un qui a beaucoup de potentiel et il bosse très dur pour atteindre cet objectif. Je suis fier de lui», avait déclaré en juillet son sélectionneur au quotidien ivoirien Linfodrome. Souvent aligné aux côtés de Franck Kessié (FC Barcelone) ou d’Ibrahima Sangaré (PSV Eindhoven) dans le cœur du jeu, l’ancien Aiglon apporte son expérience à un groupe ivoirien de plus en plus jeune et la volonté d’insuffler un nouveau souffle à moins d’un an de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, qui sera d’ailleurs organisée en Côte d’Ivoire. L’occasion pour les Eléphants de soulever ce trophée devant leur peuple pour la troisième fois après 1992 et 2015 ?
Source: foot mercato