«Une fiasco juridique». Ce qualificatif très ambigu est celui que le Procureur général près la Cour d’Appel a trouvé pour en rajouter à la polémique suscitée par le verdict de l’affaire «Bakary Togola et coaccusés». À la suite du Garde des Sceaux, Monsieur Idrissa Arizo est en effet monté au créneau pour justifier à la fois le pourvoi introduit par le ministère public auprès de la Cour suprême puis le déclenchement d’une inspection judiciaire sur les circonstances des dernières assises ayant blanchi l’ancien président de l’APCAM et sa suite. Sauf qu’on parle bien ici d’inspection «judiciaire» et non «juridique».
Et pour cause, les deux qualificatifs se distinguent par des nuances sémantiques évidentes dont le Procureur général n’a peut-être pas pris en compte en s’exprimant dans un journal de la place. «Fiasco judiciaire» pourrait désigner un revers qui se rapporte à la justice, aux procès, à un tribunal ou à une juridiction de l’ordre judiciaire. Et une telle expression s’applique visiblement mieux à la situation que «fiasco juridique» qui n’a de sens que pour la conception du droit et de l’arsenal juridique. Mais quand la confusion vient d’une personnalité susceptible d’être une référence pour la jeune génération de magistrats, cela ne peut que donner une indication des proportions de scandales judiciaires au Mali.
Source: Le Témoin