« Dans un effort corrompu pour briser la dynamique de la reconstruction du Mali, une poignée d’officiers et de sous-officiers maliens antiprogressistes ont tenté de faire un coup d’État dans la nuit du 11 au 12 mai 2022 », affirmait une déclaration diffusée à la télévision d’Etat par le gouvernement de transition formé par le conseil militaire. Le communiqué ajoute que « ces militaires étaient soutenus par un pays occidental », qu’il n’a pas nommé, soulignant que « la tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des forces de défense et de sécurité ».
Le communiqué ne mentionne aucun détail sur la tentative du coup d’État ni sur les personnes accusées de l’avoir perpétré. Il se contente de préciser que « les autorités ont arrêté un certain nombre de personnes impliquées, qui seront jugées », sans préciser leur nombre.
Cependant, un responsable militaire a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que le nombre de personnes arrêtées était d’environ 10, et que les recherches sont toujours en cours pour d’autres arrestations.
Le communiqué souligne que « les mesures de sécurité aux entrées de la capitale, Bamako, et aux frontières ont été renforcées », ajoutant que « la situation est sous contrôle, et nous appelons les citoyens au calme ». Aucune information n’a été dévoilée sur cette tentative de putsch avant que les autorités ne l’annoncent, lundi soir.
Le pays est actuellement dirigé par un conseil militaire qui s’est éloigné de la France, estimant qu’il n’y avait pas de base légale pour ses opérations et ses partenaires. Il s’est rapproché la Russie pour tenter d’arrêter les attaques armées qui se sont propagées au centre du pays et jusqu’au Burkina Faso et au Niger voisins.
Le Mali connaît une lutte politique après le coup d’État militaire en mai de l’année dernière, au cours duquel a été arrêté le président de transition, nommé après un précédent coup d’État en août 2020.
Le 12 février, les dirigeants militaires du Mali ont proposé un projet de loi qui empêcherait le chef de la junte, Asimi Gueta, de se présenter aux prochaines élections présidentielles, censées rendre le pouvoir aux civils.
Enfin, dimanche dernier, Bamako s’est retiré du G 5 Sahel, le groupe des cinq pays du Sahel, et plus précisément de sa force militaire de lutte contre le terrorisme, pour protester contre son refus de lui accorder la présidence de cette organisation régionale, qui comprend la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger.