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Putsch avorté au Gabon : Ali Bongo, un président à distance

Au Gabon, les putschistes du 7 janvier ont justifié leur tentative de coup de force par l’état de santé d’Ali Bongo, toujours en convalescence au Maroc. Dans leur message, diffusé ce matin sur les ondes de la radio nationale, ils disaient réagir à l’allocution télévisée du président le 31 décembre. Leur porte-parole, le lieutenant Kelly Ondo Obiang expliquait que ces voeux à la nation avaient « renforcé leurs doutes sur la capacité du président à assumer les lourdes tâches liées à sa fonction ».

Ali Bongo poursuit sa convalescence à Rabat, la capitale du Maroc, après plus d’un mois d’hospitalisation en Arabie saoudite pour un accident vasculaire cérébral survenu le 24 octobre dernier. Le chef d’Etat gabonais se trouve donc à l’étranger depuis deux mois en tout.

Après un séjour à l’hôpital militaire de Rabat, Ali Bongo se trouve depuis début décembre quelque part dans une résidence privée de la capitale marocaine, dont l’adresse n’est pas publique.

Au bout d’une impasse bordée de villas dans le chic quartier des Ambassadeurs, une des résidences d’Ali Bongo se cache derrière de hauts murs et des grands arbres et bananiers.

« Cela fait deux jours qu’Ali Bongo n’est pas venu », assurent deux gardiens de la même rue qui l’ont vu passer en Mercedes. D’autres ajoutent que cette villa est réservée à la femme du président. Quelques rues plus loin, l’énorme demeure d’Omar Bongo, son père et prédécesseur, s’impose.

Difficile alors de savoir exactement où se trouve le président gabonais, parmi les multiples villas qui appartiennent aux Bongo, très proches de la famille royale marocaine.

Le président gabonais a été reçu par son ami de jeunesse, le roi Mohammed VI. Une vidéo de quelques secondes a immortalisé cet entretien, où l’on voit le président en djellaba grise discuter lentement avec le souverain. Le Maroc a d’ailleurs l’habitude d’accueillir des dirigeants africains en convalescence.

Vacance du pouvoir

Très discret pendant son séjour, c’est aussi dans sa résidence privée de Rabat qu’Ali Bongo a reçu une délégation gabonaise de haut niveau et qu’il a fait son discours de voeux à la nation le 31 décembre, sa première prise de parole publique d’Ali Bongo, d’une durée de quatre minutes.

Dans son discours, le dirigeant faisait très explicitement référence à son état de santé. Ali Bongo reconnaissait avoir traversé une période difficile tout en tentant de rassurer. « Aujourd’hui, je vais mieux et me prépare à vous retrouver très vite », expliquait-il.

Aucune information n’a en revanche filtré sur la date de son retour au pays. Officiellement, la vacance du pouvoir n’a pas été déclarée. La Cour constitutionnelle gabonaise a transféré une partie de ses pouvoirs au Premier ministre et au vice-président.

Mais cette absence prolongée d’Ali Bongo agace au sein la sphère politique gabonaise. Pour preuve, quelques heures avant ses voeux à la nation, 44 partis d’opposition ont uni leurs voix pour réclamer une transition de deux ans.

 

RFI

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