A l’instar des autres pays de la communauté internationale, le Mali a célébré, la semaine dernière, la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme sur le thème: « L’inclusion fait la force ». Ce thème visait à assurer l’inclusion des voix des personnes atteintes d’albinisme dans tous les secteurs de la vie.
Selon le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh), M. Aguibou Bouaré, ce thème souligne l’importance de l’inclusion d’une diversité de groupes à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté des personnes atteintes d’albinisme.
« Il faut retenir qu’en 2013 et 2014, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies et la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ont adopté des résolutions qui réclamaient la prévention des agressions et de la discrimination à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme », a-t-il rappelé.
En effet, le 18 décembre 2014, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la résolution 69/170, proclamant, à compter de 2015, le 13 juin comme Journée mondiale de sensibilisation à l’albinisme.
En réponse à l’appel lancé par des organisations de la société civile recommandant de considérer les personnes souffrant d’albinisme comme un groupe à part entière ayant des besoins spécifiques nécessitant une attention particulière, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a adopté le 26 mars 2015 la résolution 28/L.10 instituant le mandat d’expert indépendant sur la question des droits fondamentaux des personnes atteintes d’albinisme.
« Les personnes atteintes d’albinisme sont victimes de nombreuses formes de discrimination dans le monde. L’albinisme continue d’être profondément mal compris, aussi bien sur le plan social que médical », a expliqué M. Bouaré.
En effet, l’apparence physique des personnes souffrant d’albinisme est souvent l’objet de croyances et de mythes erronés découlant de superstitions. Ce qui favorise leur marginalisation et leur exclusion sociale, qui, à leur tour, donnent lieu à toutes sortes de stigmatisation et de discrimination.
« Dans certaines communautés, ces croyances mettent en danger constant la vie et la sécurité des personnes atteintes d’albinisme. Et ces mythes millénaires sont présents dans les pratiques et attitudes culturelles des populations à travers le monde », a fait savoir Aguibou Bouaré.
Ainsi, à l’occasion de cette journée, la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) recommande au gouvernement de prendre en charge totalement le traitement des personnes atteintes d’albinisme victimes de cancer et d’adopter une politique nationale de protection et de promotion des droits des personnes atteintes d’albinisme.
Elle demande aussi aux autorités de transcrire et prendre en compte les crèmes solaires et les lunettes corrigées pour les personnes atteintes d’albinisme comme médicaments essentiels et adopter une loi spécifique contre les crimes rituels et les disparitions dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme.
Adama DAO
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Techniques d’enquête des violations des droits de l’Homme
La Cndh outille les acteurs
La Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh), en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann, a organisé à l’Hôtel Maeva Palace, du 19 au 21 juin 2023, un atelier de formation à l’intention de ses membres en techniques d’enquête, de dénonciation et de plainte des violations des droits de l’Homme.
La session de renforcement de capacités visait à former, informer, sensibiliser et outiller les membres et personnels de la Cndh, les membres de la société civil et de la presse sur la nécessité et comment enquêter, dénoncer et porter plainte en cas de violation des droits de l’homme.
Ainsi, durant trois jours, des experts de la Cndh, de Dcaf et de la Minusma se sont entretenus avec les participants sur les techniques de collecte d’informations au cours d’un monitoring de violations des droits de l’Homme, le rapportage, la protection des victimes et témoins et le mécanisme de saisine du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
Il faut noter que la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté faisant autrefois référence aux recommandations de l’Union interparlementaire de la Cedeao et après analyse situationnelle découlant du début de la transition au Mali, elle pense maintenant que la Cndh, qui est l’institution nationale des droits de l’Homme et les organisations de défense des droits de l’Homme, doivent être bien outillés pour mener à bien leur mission de protection et de promotion des droits de l’Homme au Mali.
C’est pourquoi, la Fondation Friedrich Naumann et la Cndh se sont données la main afin d’organiser cet atelier thématique de trois jours sur les techniques d’enquête, de dénonciation et de plainte des cas de violations ou abus des droits de l’Homme.
« L’atelier a permis aux participants de maitriser des codes et normes de la mission des organisations de défense des droits de l’Homme et l’institution nationale des droits de l’Homme dans les enquêtes, les dénonciations et les plaintes surtout devant les juridictions internationales », a précisé le vice-président de la Cndh.
A noter que cet atelier a enregistré la participation de plus d’une vingtaine de personnes travaillant dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’Homme au Mali.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par la vice-présidente de la Cndh, Aïssata F. Tembely. Elle était accompagnée du représentant résident de la Fondation Friedrich Naumann au Mali, Mahamadou Lamine Cissé.
Adama DAO
Source : Tjikan