Pour faire face à l’employabilité des jeunes maliens, L’Etat en toute responsabilité a créé le Fonds d’appui à la formation professionnelle (FAFPA) et l’Agence de promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). Malheureusement, par une incohérence incroyable, l’Etat est parvenu à faire du FAFPA et de l’APEJ des géants au pied d’argile, pour ne pas dire structures pratiquement inutiles. Avec la suppression de la taxe de la formation professionnelle et de la taxe emploi, ces deux structures manquent cruellement de ressources pour faire face à leurs missions.
« Le ‘’Mali Koura’’ nous interpelle tous. Pour ma part, je sollicite la diligence de Monsieur le Premier Ministre par Intérim, Chef du Gouvernement, de réinstaurer le taxe de la formation professionnelle, au Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), afin de lui permettre de relancer les activités de l’Apprentissage de type dual pour les jeunes apprentis, vecteur important de la lutte contre l’enrôlement et l’extrémisme violent dans notre pays ». La déclaration a été faite par Sambou Fané, pour le compte de l’Assemblée Permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM), le 10 novembre 2022, à l’occasion du lancement officiel de la rentrée solennelle de la formation professionnelle.
Il est clair aujourd’hui que la suppression de ces deux taxes par le Président Feu Ibrahim Boubacar Keita, pour faire plaisir au Patronat malien pose aujourd’hui problème.
Le payement de ces deux taxes par les entreprises au Mali, permettait à l’Etat malien de mobiliser pour chacune des deux structures que sont l’APEJ et le FAFPA la somme d’environ 8 milliards de FCFA pour faire face à leurs missions. Malheureusement, dans le souci d’avoir l’accompagnement du Patronat dans le soutien de sa candidature lors de l’élection présidentielle, Feu Ibrahim Boubacar Keita n’a pas hésité à supprimer ces deux taxes comme le souhaitait le patronat malien. Et, une fois les élections remportées, ironie du sort, il a décidé de mettre son mandat au service de la jeunesse. Aujourd’hui, avec le dégât provoqué par la suppression de ces deux taxes, l’on est en droit de s’interroger sur la sincérité de déclaration pareille.
Et, si les autorités de la Transition veulent prendre à bras le corps le problème du chômage massif des jeunes maliens, pour éviter à certains d’entre-deux de tomber dans les affres de la vie, comme les mouvements terroristes, il n’y a pas de raison qu’elles ne songent pas à la réinsertion de ces deux taxes qui donnaient une souveraineté de manœuvres au FAFPA et à l’APEJ.
Assane Koné
Source : Arc en Ciel