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Promesses électorales : amener nos hommes politiques à respecter les engagements

Au Mali, il est important d’inventer des mécanismes à même de contraindre les dirigeants au respect des engagements pris devant le peuple, particulièrement ceux qui briguent la magistrature suprême.

 

Les beaux discours, lorsqu’ils ne sont pas suivis d’actes concrets, finissent par ne plus séduire. C’est ce qui a fini par arriver dans notre pays. L’homme politique malien a pris le pli de séduire l’électorat en tenant de belles promesses qu’il ne mettra jamais en œuvre, une fois au pouvoir. Comme le dit l’autre, « ‘’je ne vous ferai pas de fausses promesses’’ est devenu un élément de langage, tout aussi d’ailleurs factice que ‘’je vous promets que’’ ».

C’est pourtant sur la base de certains engagements pris pour bâtir son pays qu’on décide d’accorder sa confiance à tel candidat plutôt qu’à tel autre. Le problème, cependant, est qu’on ne peut plus (légalement) tenir rigueur à un président de la République de mettre en œuvre impérativement les promesses faites lors des campagnes électorales. « L’élu se sent libre vis-à-vis de ses promesses », pour parler comme l’universitaire et l’ancien diplomate français Pierre Jacquemot, auteur d’un essai intitulé De l’élection à la démocratie en Afrique (1960-2020). C’est bien là le souci. En vérité, c’est toute une façon d’encourager nos hommes politiques à se jouer du peuple.

Respecter chacune des promesses

C’est sur la base des engagements pris par un candidat que ses concitoyens décident de lui accorder leur confiance. Cette confiance dévient, en réalité, le fondement du pouvoir qu’il est appelé à exercer. De ce fait, il doit incomber au candidat, une fois élu, de respecter chacune des promesses tenues devant son électorat.

Parce que dès lors que la confiance se brise entre l’élu et les populations, on parlera alors de crise de légitimité. Et c’est de la crise de légitimité que découle tous les problèmes qui secouent nos institutions, en particulier les coups d’état cycliques.

Les expériences vécues sur le continent africain, et par le peuple malien en particulier, sont peu réjouissantes. Des candidats à la présidence ont défendu des projets de société devant leur peuple, qu’ils ont fini par remettre dans les tiroirs une fois arrivés au pouvoir. Parce qu’il n’existe pas de mécanismes à même de contraindre nos dirigeants à respecter leurs engagements. C’est tout l’intérêt de cette réflexion. Nous pensons qu’il est temps pour nous d’avancer dans notre quête d’une réelle démocratie qui octroie un pouvoir aux citoyens en dehors des élections.

Redonner le pouvoir au peuple

Il faut déjà amener nos hommes politiques, qui se portent particulièrement candidats à la présidence de la République, à sortir des discours envoûteurs pour,  désormais, présenter des projets de société en bonne et due forme devant le peuple. C’est le premier pas. Ensuite, il s’agira de faire entrer en action les corporations ou les syndicats de travailleurs dans le pays. Puisque chaque engagement politique tenu par  un candidat est adressé à un secteur socio-économique bien déterminé. Il faut inscrire dans notre Constitution que tous les syndicats regroupés dans chaque secteur socio-économique du pays doivent veiller au respect des engagements pris en faveur de leur secteur et qu’en cas de manquement par le candidat élu président, ils ont le droit d’entamer une grève jusqu’à la satisfaction totale des promesses tenues. Egalement, il faut leur accorder la possibilité de solliciter le concours d’autres corporations de travailleurs qui peuvent s’associer à eux pour amplifier la grève.

Pour éviter des débrayages aux conséquences économiques énormes dans le pays, à coup sûr, cela constituera un moyen de pression pour mettre nos dirigeants au travail afin de respecter leurs engagements électoraux.

Il faut redonner le pouvoir au peuple dans notre démocratie. Que nos dirigeants politiques ne se sentent plus « intouchables » ou dans un confort contreproductif pour le pays ! il faut que nos hommes politiques se sentent redevables envers le peuple malien qui les a portés aux fonctions qu’ils exercent. Assurément, c’est bien possible et ce ne sont pas les idées qui manquent.

Source : Benbere

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