Après une deuxième prolongation de l’état d’urgence, les autorités de la transition entendent récidiver. Cette fois-ci jusqu’à la veille de la campagne électorale. C’est-à-dire le 05 juillet.
Si le premier décret instituant l’etat d’urgence, le 11 janvier et sa prolongation pour trois mois après, était justifié, une troisième prorogation est difficile à avaler par le peuple malien. Comme si on partait de l’état d’urgence à l’état de Coma, on se demande si ce énième report est vraiment opportun. Dans sa grande majorité, la population malienne estime que le Président par intérim, Dioncounda Traoré, et ses collaborateurs veulent utiliser cette méthode pour cacher leur incompétence à répondre aux besoins du pays. Car il y a beaucoup d’équations qu’ils n’arrivent pas à solutionner. Notamment la libération de Kidal du joug du Mnla. A ce sujet, difficilement certes, seul le gouvernement pourra gérer la situation.
La mobilisation du peuple sera un apport important pour attirer l’attention de la communauté internationale sur cette affaire. L’autre aspect est le délestage intempestif d’électricité qui ronge l’économie nationale. Les citoyens s’impatientaient pour la fin de l’Etat d’urgence en cours pour exprimer leur ras-le-bol. Certains mouvements avaient même programmé des marches pour le 08 juin prochain dans ce sens. Mais hélas, ils seront une fois de plus muselés et assujettis au respect strict de «l’Etat de coma» en espérant que le malade ne succombe pas à cette maladie. De toutes les façons, pour la plupart des Maliens, cette prorogation ne saurait être motivée par des raisons de sécurité. En attendant le vote très prochain de ce projet de loi par l’Assemblée nationale, nombreux sont les concitoyens à grincer des dents en souhaitant cette fois-ci que l’hémicycle censurera ce projet de loi, même si cela n’est pas dans ses habitudes.
Oumar KONATE