Exceptée la transition de 1991, au cours de laquelle la victoire du peuple sur les vingt-trois ans de mensonges du général Moussa Traoré a été confisquée par une minorité de femmes et d’hommes politiques affamés au non d’une démocratie conditionnée dont elle s’est faite le porte- étendard pour piller les richesses nationales dans l’impunité la plus totale, celles de 2012 et 2020 ont montré que les Maliens ne sont d’accord que sur leur désaccord. Ils n’ont montré aucune capacité et volonté réelle à faire surmonter les difficultés auxquelles le pays est confronté. Et pour cause ? Ceux qui ont pris les rênes du pouvoir, en 1992 pour, dit-on, résoudre les problèmes de leurs compatriotes d’un coup de baguette magique au nom de la démocratie, ne veulent jamais quitter le navire, malgré leur gestion chaotique des affaires du pays.
Pour eux, le Mali est devenu leur propriété privée dont ils changent les règles de gouvernance quand ils veulent et au gré de leurs intérêts privés et égoïstes. Ils sont là et ils ne veulent pas de changements qui puissent nuire à leur réputation sulfureuse et à leurs fortunes acquises dans des conditions douteuses.
Ils ne sont pas à leur première expérience de bloquer la marche du Mali vers l’émergence. Chaque fois que les Maliens décident de prendre leur destinée en main pour donner une nouvelle orientation politique à leur pays qui n’a que trop souffert de leur démocratie nauséabonde, avec l’aide de leurs amis d’une soi-disant communauté internationale, ils brisent l’élan de leurs concitoyens.
En 2012, ses femmes et hommes politiques, qui n’ont que dédain pour le peuple malien meurtri dans sa chair et dans sa conscience par le comportement crapuleux de la minorité qui a confisqué sa victoire en 1991, ont remué ciel et terre pour que le changement prôné par le capitaine Amadou Haya Sanogo, cerveau du coup d’État du 22 mars 2012 contre Amadou Toumani Touré (ATT) et tant souhaité par les Maliens ne voit jamais le jour. Pour cela, ils sont allés jusqu’à appeler la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à décréter un embargo contre leur propre pays. Ensuite, ils ont mis tous les moyens dans la balance pour que les concertations nationales, qui devaient donner l’occasion aux Maliens de se retrouver pour faire l’audit de la nation afin de partir sur une nouvelle base, ne se tiennent pas. Et malheureusement, ils sont parvenus à leur fin après le départ forcé de Cheick Modibo Diarra de la primature. Rebelote en 2021.
À peine qu’il a pris fonction, le gouvernement du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga fait face à une fronde à un moment où le pays à intérêt dans l’union sacrée que des guerres de clocher et de positionnement. Une partie de la classe politique, les mêmes acteurs de 2012, se font déjà entendre par tous les moyens. Réfractaires à tout changement qui mettra à nue le sabotage délibéré qu’ils ont eu à faire pour s’enrichir sur le dos de leurs sœurs et frères, ils ont repris leur activité médiatique pour occuper l’espace politique qui les fuit d’ailleurs.
Après la formation du gouvernement, ils ont pris tambours et trompettes pour se faire entendre. Pour n’avoir pas bénéficié d’un strapontin dans le gouvernement, ils ont dénoncé le caractère non inclusif de la transition. Maintenant, leur crainte c’est la prolongation de la transition. Et pour cela, le Premier ministre Choguel K. Maïga est dans leur ligne de mire, installant une panique générale dans les rangs des ennemis du Mali. Ils le soupçonnent au regard du programme qu’il a présenté de travailler pour une prolongation de la transition.
Il est clair aujourd’hui que les Maliens n’ont pas intérêt à bâcler la refondation de leur pays au nom d’un délai imposé par les ennemis du Mali. Ces gens qui crient au nom de la sauvegarde de la démocratie et du délai n’agissent que pour leurs intérêts. Se précipiter à organiser les élections sans les réformes nécessaires, c’est conduire notre pays à nouveau vers une destination inconnue. Et ceux qui tiennent le langage d’organisations des élections rament contre le Mali et ne souhaitent pas la stabilité de notre pays. Il est temps qu’ils reviennent sur terre pour qu’ils fassent leur mea-culpa au lieu de s’engager dans un combat sans lendemain.
Il est bon que les uns et les autres sachent que c’est pendant cette transition qu’il faut poser les soubassements du Mali nouveau qu’on ne cesse de réclamer depuis le coup d’Etat de 1991. Et qu’ils sachent encore que nous ne sommes pas à notre première transition. Celle de 1991 a jeté les bases de la troisième République. Et pourquoi ne pas donner cette chance à la transition de 2021 de mener à fond les réformes nécessaires pour bâtir le Mali de demain ? C’est au seul prix de la refondation qu’on sauvera le président qui élu à la fin de la transition d’une déstabilisation.
Yoro SOW
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À peine les autorités issues du coup d’État du 24 mai installées, les oiseaux de mauvais augure de la scène politique malienne se font entendre par tous les moyens. Si ce n’est pas pour dénoncer le caractère non inclusif de l’équipe gouvernementale, c’est pour manifester leur colère contre une éventuelle prolongation de la transition. De quoi distraire nos compatriotes du travail de refondation en cours pour débarrasser le pays de la gestion désastreuse de leur démocratie nauséabonde au nom duquel ils ont tout eu.
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Prolongation de la transition : La panique s’installe chez les frontistes
Par Bamada.net
21/06/2021
Source: Inter De Bamako