S’il y a un projet structurant auquel les présidents Alpha Condé de la Guinée et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali attachent beaucoup d’importance, c’est sans nul doute la réalisation du chemin de fer Conakry-Bamako, que le chef de l’Etat guinéen vient de présenter à la réunion du G-20 il y a près d’un mois dans le cadre de la recherche du financement estimé à 8 milliards de dollars. Pendant ce temps, au Mali, les spéculateurs fonciers ont déjà effacé le tracé des rails qui passe le long de la colline.
Dès son investiture, le président IBK a fait de la réalisation du chemin de fer Bamako-Conakry une de ses grandes préoccupations et travaille d’arrache-pied pour sa réalisation. C’est ainsi qu’en 2015, il a eu des discussions avancées avec des partenaires chinois pour le financement dudit projet. Mais tout le monde sait que la situation sécuritaire du pays pousse les bailleurs à hâter le pas lentement.
Les efforts du président IBK rejoignent ceux du président de la Guinée, Pr Alpha Condé, lequel, de son côté se démène pour convaincre les bailleurs de fonds de venir investir dans ce projet qu’il qualifie de ” très rentable ” comme dernièrement, lorsqu’il le présentait à Angela Merkel et ses invités du sommet du G-20 qui se tenait en Allemagne.
En effet, Alpha Condé s’est engagé résolument à réaliser ce projet structurant ou au moins le commencer car, en tant que spécialiste de l’économie, il mesure l’impact déterminant sur les trois Etats que sont la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. En effet, selon le projet, le train partira de Conakry pour rallier Bobo Dioulasso en passant par Bamako. Un projet très ambitieux pour la réalisation duquel les présidents Alpha Condé et IBK sont en train de tout faire pour boucler le financement.
Mais pendant ce temps, des spéculateurs fonciers, avec la complicité de maires peu scrupuleux, ont déjà enterré ce projet, notamment après morcelé l’emprise classée chemin de fer qu’ils ont vendu pour servir de zone d’habitation. C’est le cas à Kalabanbougou, dans la commune IV de Bamako, où des constructions sont déjà érigées sur l’emprise de chemin de fer et aussi sur l’emprise de haute tension. Comprenez que sans aucun souci, les occupants des lieux côtoient les pilonnes de haute tension, si les fils ne surplombent pas des domiciles.
Le maire de la commune IV a porté plainte contre X auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de la commune IV, le 21 juillet 2017, ” pour morcellement et construction illicite d’espaces classés en emprise haute tension et chemin de fer par l’Etat (rails Mali-Guinée) “. Ce qui n’a pas suffi pour arrêter les spéculateurs fonciers et les acquéreurs qui faisaient travailler des ouvriers à n’importe quelle heure, pour terminer très rapidement leur construction. Il a fallu recourir à la force publique pour arrêter lesdites constructions.
C’est au regard de ces actes citoyens partis de la croisade que le jeune maire de la Commune IV, Assane Sidibé, est en train de mener contre les prédateurs fonciers en commune IV qui se retrouve avec près de 10 00 cas à régulariser parce que victimes du réseau de fraudeurs sur le foncier, que de jeunes leaders de plusieurs quartiers, eux aussi victimes ou témoins malgré eux de la prédation foncière, se sont levés pour soutenir son action et lancer ainsi sur les fonts baptismaux la plateforme “Sauvons le Mali” afin de mieux lutter contre la fraude et la corruption au Mali.
Lors de l’assemblée générale constitutive tenue à Lafiabougou, dimanche dernier, ils ont loué les qualités du jeune maire qui a résisté aux menaces et tentatives de corruption pour avoir refusé 200 millions de Fcfa en contrepartie de l’abandon des dénonciations des cas de fraudes sur le foncier. En tout cas, cette nouvelle plateforme est en train de gagner du terrain avec l’adhésion de nombreux jeunes qui commencent à croire que lutter contre ces fléaux, c’est bien possible. A.B. NIANG
Aujourd’hui-Mali