Quelques semaines après la remise officielle, le lundi 27 février dernier, du projet de la nouvelle constitution du Mali au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, le parti pour la Renaissance nationale de Tiebile Dramé dans un communiqué se désolidarise. « De toute démarche tendant à l’adoption du projet non consensuel de constitution » indique—t-il.
Sans hésitation aucune, les membres du parti du Bélier blanc ne se reconnaissent plus dans les réformes visant à doter du pays d’une nouvelle constitution. Même si presque toute la classe politique malienne demeure convaincue de la désuétude de l’actuelle constitution en vigueur depuis 1992, le Parena de l’ex-ministre Tiebilé Dramé reste désormais opposé, peut-on le dire, à toute révision constitutionnelle durant cette période transitoire dans le pays. « Le 13 novembre 2022, le comité directoire du Parena a publié un mémorandum sur le projet de constitution rédigé par un comité d’experts désigné par le président de la transition ». Le comité exécutif du Parena estime que ledit projet portait les germes de nouvelles dissensions et de nouvelles controverses. Lequel codifiait, indique-t-on, les dérives résultant de la personnalisation excessive du pouvoir. Ainsi, le parti pour la Renaissance nationale rapporte avoir alors préconisé l’abandon dudit projet, en dehors du consensus national et de la réunion des conditions énoncées à l’article 118 du la constitution du 25 février 1992. A l’analyse du projet de constitution finalisé, le Parena annonce être arrivé à une seule conclusion. Laquelle permet de dire que le projet de la nouvelle constitution divise toujours le pays, et que le fossé se creuse davantage entre des pans entiers du peuple, des faitières de la société civile, des milieux politiques et des différentes opinions. C’est sur la base de cet argument que la force politique fait part de sa désolidarisation au processus de réformes constitutionnelles en ce moment précis. « En conséquence, le Parena décide de se désolidariser de toute démarche tendant à l’adoption de tout projet non consensuel de constitution, et demande instamment aux autorités de concentrer les énergies du peuple sur la sécurisation du territoire et le renforcement de la cohésion nationale ». Cela, évoque-t-on, afin d’organiser, dans les meilleures conditions, les scrutins consacrant la restauration de la légalité constitutionnelle.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS