Face à la condition de vie exécrable des militaires maliens, au mode de recrutement complaisant et défaillant dans l’armée, le tout dans un pays insécurisé, les députés de la nation ont décidé de prendre le taureau par les cornes et tenter de trouver une solution aux pratiques versatiles au sein de la grande muette. Ils ont voté à l’unanimité la loi d’orientation et de programmation militaire qui consiste à doter le Mali d’un outil de défense adapté aux besoins de sécurité.

Le projet de loi qui vient d’être adopté s’articule autour du soutien logistique à l’armée, de l’amélioration de la capacité des unités combattantes, l’amélioration des conditions de vie des militaires, sans oublier l’appui à la mobilité et à la contre mobilité.

Au total, une cagnotte de 1 230 563 000 FCFA devra être déboursée, secteur par secteur, et respectant la répartition entre budgets d’investissement, de fonctionnement et de personnel.

Tous les spécialistes ont convenu que le Mali a besoin d’une armée disciplinée, une armée dévouée pour le développement de la patrie.

Selon des informations, les députés entendaient couvrir tous les besoins de nos braves soldats pour disposer d’une armée volontaire, efficace, vaillante et rompue à la tache, mais des limites budgétaires ont été atteintes.

Pour le président de la commission – défense de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Karim Kéita, le vote de cette loi renforce davantage les relations civiles – militaires. « C’est un acte historique » a t-il plaidé avant d’ajouter « que cette loi prend en compte l’armée et prouve que le peuple est avec les militaires », les députés étant l’émanation de la nation.

Le problème le plus crucial qui mine l’armée est le mode de recrutement qui constitue la pomme de discorde à tous les niveaux avec son lot de désertion sur le front ou sur les théâtres des opérations militaires. Cela est d’autant plus vrai que cette loi de programmation prévoit le recrutement de 10 000 hommes pendant 5 ans.

Sur cette question, le ministre Tieman Hubert Coulibaly est formel : « Il faut redonner du moral à nos troupes » avant d’ajouter que « l’armée ne sera pas un réceptacle de tous les échecs sociaux et prétendre défendre notre pays ». Et de conclure : « Nous devons veiller à la condition de vie des soldats en matière sanitaire ».

Le gouvernement est déterminé à donner un nouveau visage à l’armée, mais surtout changer de mode opératoire en matière de recrutement. Il s’agira aussi de mieux gérer la carrière des militaires et de maîtriser l’effectif. Cela semble primordial aux yeux des députés pour la création de la future force spéciale.

Donc, les autorités entendent donner à l’armée un nouveau visage tout en prêtant une attention particulière à son personnel et son fonctionnement, par secteur et par an. A ceux-ci s’ajoute l’envoi des militaires en formation en Chine et en Russie. Preuve qu’une armée de métier est en gestation.

Salif Diallo

Source: Le Matinal