Dans le cadre du Projet d’appui au processus électoral de la transition au Mali, financé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) sur une période de neuf mois, l’observatoire des élections et de la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE) à travers son président, Dr Ibrahima SANGHO a animé une conférence de presse pour faire public les recommandations de sa structure pour une transition apaisée et inclusive, la tenue des élections crédibles et pour une meilleure gouvernance après la transition. C’était le Samedi 23 juillet à la Maison de la Presse.
Débuté le 1er octobre 2021, le Projet d’appui au processus électoral de la transition au Mali, prendra fin le 31 juillet 2022 pour sa première phase, grâce au financement de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Ce projet, a été mis en œuvre par l’observatoire des élections et de la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE) dans les domaines d’information, d’éducation et de communication sur l’encadrement légal des élections et l’exercice du droit de vote. A cet effet, l’Observatoire a réalisé des activités diverses sur toute l’étendue du territoire national et à la faveur de toutes les couches de la société. A l’issue de ces activités, l’Observatoire a formulé des recommandations, dont celle pour une transition apaisée et inclusive.
Sur ce volet, l’observatoire par la voix de son président invite la Société civile, les partis politiques et les institutions de la transition à développer et mettre en œuvre une stratégie d’éducation civique afin d’informer et de sensibiliser les citoyennes et les citoyens sur les réformes à entreprendre et les étapes de la transition démocratique. Que les Partenaires bilatéraux et multilatéraux accompagnent fortement et directement ensemble des acteurs qui œuvrent pour une transition réussie au Mali.
Au chapitre des recommandations pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, l’Observatoire demande que la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) soit inscrite dans la Constitution. Toujours sur ce chapitre, il invite à revoir le délai entre les deux tours de l’élection présidentielle afin que le contentieux électoral soit vidé à temps et permettre aux candidats du second tour de battre campagne. S’y ajoutent d’autres recommandations, telle celle de la création des circonscriptions électorales des nouvelles régions, la nécessité de revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population, mais aussi des attributions de la Cour Constitutionnelle, en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législatives. Pour le Président de l’Observatoire, les autorités doivent intégrer les débats entre les candidats à l’élection présidentielle (premier et deuxième tours), pour permettre aux électeurs de mieux connaître les contenus des projets de société des candidats.
Le dernier lot de recommandations porte sur la bonne gouvernance après la transition. A ce sujet, le Dr Sangho invite de consacrer un organe unique de régulation de la communication au Mali en mettant fin au bicéphalisme avec la présence de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le Comité National de l’Égal Accès aux Médias d’État (CNEAME). Il demande aussi de revoir les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle afin de réduire les risques de contrôle des membres par le pouvoir exécutif, comme c’est le cas actuellement et de relire les attributions de la Cour constitutionnelle. Selon lui les décideurs doivent supprimer la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques pour les inciter à faire face à leurs objectifs de création à savoir la conquête et l’exercice du pouvoir.
Par Fatoumata Coulibaly