Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Projet d’accord d’Alger : Autonomie du Nord ou unité nationale ?

En attendant la signature définitive, prévue d’ici fin mars 2015, le projet d’accord, paraphé par le gouvernement dimanche dernier à Alger, cache des notions d’autonomie, voire l’indépendance des régions du Nord. Si le terme Azawad est décrié par l’ensemble des Maliens, le document contient toujours des terminologies qui mettent à nu la volonté d’autonomie des régions septentrionales tant souhaitée par les indépendantistes.

En attendant la signature définitive, prévue d’ici fin mars 2015, le projet d’accord, paraphé par le gouvernement dimanche dernier à Alger, cache des notions d’autonomie, voire l’indépendance des régions du Nord. Si le terme Azawad est décrié par l’ensemble des Maliens, le document contient toujours des terminologies qui mettent à nu la volonté d’autonomie des régions septentrionales tant souhaitée par les indépendantistes.

Quel crédit accorder à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a refusé de parapher ce document soi-disant qu’elle va concerter sa base ? Alors que le document soumis  à leur appréciation est un sous-entendu de leur aspiration, c’est-à-dire l’indépendance, le fédéralisme ou l’autonomie des régions nord. A défaut d’indépendance ou de fédéralisme, le document cache une véritable autonomie pour les régions Nord.

Dans son chapitre II, article 5, par exemple, il prévoit la gestion par les régions concernées de leurs propres affaires sur le principe de la libre administration. Au vu de l’évolution de la décentralisation, une telle gestion n’est pas mauvaise en soi, mais le cas spécifique des régions du Nord commande la méfiance d’autant plus que certaines populations de ces localités ont déjà affiché leur volonté d’indépendance.

 

Dans le même article, il est prévu une participation active et significative des populations en particulier celle du Nord à la gestion de la sécurité locale. Rejeté dans le précédent projet par une large frange des Maliens, ce point revient sous une autre forme. Ce qui veut dire que la création de la police locale est un acquis. Or créer une telle force dans les régions du Nord, c’est donner la chance à certains groupés armés de se faire enrôler. C’est surtout promouvoir le sectarisme dans le pays.

 

On parle de la mise en place d’une zone de développement des régions du Nord, dotée d’un conseil consultatif interrégional et d’une stratégie spécifique adaptée aux réalités socio-culturelles et géographiques ainsi qu’aux conditions climatiques. Elle sera financée par un fonds pour le développement dont les ressources proviendront de sources publiques et de contributions internationales.

 

Les autorités maliennes ont toujours montré leur volonté d’appuyer le développement des régions septentrionales à travers le financement de projets de grande envergure, mais les fonds ont été toujours détournés au profit d’intérêts personnels de certains chefs de tribus. Alors comment développer un terroir dont les populations sont le goulot d’étranglement ?

Toujours, dans le même article, il est envisagé une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales. C’est une injustice criarde entre les populations d’un même pays, une mesure qui viole la Constitution du Mali.

Le document tel que présenté dans son chapitre III, article 6 accorde une autonomie aux régions du Nord pour qu’elles gèrent leurs propres affaires sur le principe de la libre administration. Il est également reconnu à chaque région le droit d’adopter la dénomination officielle de son choix dans le cadre des dispositions relatives au statut juridique et fonctionnement des régions.

Cette partie du document risque d’être l’élément précurseur pour préserver le mot Azawad tant rejeté par le peuple.

Zoumana Coulibaly

source :  L’Indicateur du Renouveau

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance