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‘’Projet confédéral’’ dans le document d’Alger : Une conséquence de la visite de Mara à Kidal

En se rendant à Kidal le 17 mai dernier, contre toute indication politique et sécuritaire, le Premier ministre Moussa Mara a provoqué une guerre au moment où notre pays devait s’engager dans un processus de dialogue politique. Cette exacerbation de la rébellion entre le 17 et le 21 mai, s’est soldée par la perte de la souveraineté du Mali sur une bonne partie de notre territoire, notamment dans la région de Kidal, obligeant le président IBK à proclamer un « cessez-le-feu » unilatéral. Faute de solution nationale, le document issu de la médiation internationale, « projet de fédéralisme » ou de « confédération » selon les uns et les autres, provoque aujourd’hui un tollé général. Mais il ne traduit que la réalité du terrain : le rapport des forces à l’issue de la guerre du Premier ministre Moussa Mara.

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A la suite de Soumana Sako de la CNAS-Fh qui a rejeté le document de médiation d’Alger, de Soumaïla Cissé de l’URD qui a émis de nombreuses réserves, pour Tiebilé Dramé du Parena, qui s’est prononcé lors du Congrès de l’Urd, le samedi 22 novembre, les « Éléments de synthèse » issus des discussions d’Alger que tout le monde conteste sont le reflet du rapport des forces créé au Nord à la suite de  l’aventure de Kidal! « Outre un rapport des forces défavorable, l’action du gouvernement sur le Nord continue d’être caractérisée par un manque de vision et de leadership, des louvoiements et un manque criard de contrôle du Mali sur le processus de sortie de crise! », a souligné le président du Parena.
Si on regarde la situation d’avant cette visite et celle actuelle, il n’y a pas de doute que la visite de Mara a été un gâchis pour le Mali.  Avant cette visite de Mara à Kidal, le 17 mai dernier, les groupes armés actuellement présents à Alger, tentaient tant bien que mal, de s’inscrire dans la droite ligne de l’accord de Ouagadougou, synonyme de reconnaissance de l’intégrité territoriale, d’unité et de cohésion nationales, et d’un Etat laïc et républicain. En application de cet accord qui a permis l’élection présidentielle dans un climat apaisé, les symboles de la souveraineté nationale étaient perceptibles dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas : le drapeau tricolore (vert-jaune-rouge) flottait fièrement ; le gouvernorat aussi bien que l’Ortm régional étaient retournés dans le giron malien, après près de 20 mois d’occupation par les groupes armés. De même, nos Famas étaient à Kidal. Au lieu de renforcer ce processus de normalisation, le Premier ministre Moussa Mara a joué au brave contre toute indication politique et sécuritaire, et notamment contre l’avis de la Minusma, en se rendant à Kidal, mettant en danger la vie de centaines de personnes civiles et militaires. Non content de fuir Kidal sur la pointe des pieds, le Premier ministre s’est permis de s’arroger des pouvoirs à la fois de l’Assemblée nationale et du président de la République pour déclarer le pays en guerre. Après avoir illégalement engagé notre armée dans une guerre improvisée aux conséquences incalculables, les pouvoirs publics n’ont pas daigné assumer, rejetant la responsabilité sur les militaires. La responsabilité des nombreuses victimes civiles et militaires, et des veuves et orphelins laissés, s’est avérée trop lourde. Le Premier ministre a fui ses responsabilités d’assumer les morts de Kidal. Cette visite de Mara du 17 mai a entrainé la bataille de Kidal du 21 mai qui a donné lieu à des affrontements d’une rare violence. La « guerre de Mara » s’est soldée par la perte de la souveraineté du Mali sur une bonne partie de notre territoire, notamment dans la région de Kidal et de Gao, obligeant le président IBK à proclamer un « cessez-le-feu » unilatéral, le soir du 21 mai. C’est grâce à l’implication de ses pairs de la sous-région, notamment le Président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, président en exercice de l’UA, que les rebelles mettront fin à l’occupation progressive du nord du Mali, par la signature d’un cessez-le-feu, le 23 mai.
Mais le mal était déjà fait, la réoccupation de certaines zones stratégiques des régions de Kidal et Gao par les rebelles, ont constitué une grave menace sur l’intégrité territoriale et le processus de dialogue politique entre le gouvernement et les groupes armés du nord du Mali. Selon des sources dignes de foi, et dont une commission d’enquête institutionnelle serait en possession des preuves, c’est le gouvernement, qui par SMS a engagé notre vaillante armée dans une impasse à Kidal. Parlant de la situation au congrès de l’URD le samedi 22 novembre, le président du Parena Tiebilé Dramé indiquait : « Le Chef de l’État a laissé les mêmes nous entraîner, avec légèreté et irresponsabilité (semble t-il par SMS) dans une guerre improvisée en mai dernier avec les conséquences militaires et politiques dévastatrices que l’on sait. Notre nation et notre armée en ont été humiliées.  Nous avons enregistré près de 200 morts entre le 17 et le 21 mai. Des dizaines de 4×4 et des véhicules blindés ont été emportés par les groupes armés rebelles. Nous payons encore les conséquences de cette aventure irresponsable ».
B. Daou

Source: Lerepublicainmali

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