Par la décision N°-0132 du conseil communal de la commune IV du district de Bamako datant du lundi 3 juillet dernier, la consommation du narguilé (Chicha) et du Tramadol et produits assimilés frauduleux a été prohibé. Cette décision courageuse, du maire Béréthé et de son conseil, peine à produire les effets escompté sur le terrain après quelques mois de sa prise. Selon des informations recoupées au niveau de la commune IV, la consommation de la Chicha, du Tramadol et d’autres produits assimilés continu de plus belle.
Dès sa publication sur les réseaux sociaux et dans les médias, la décision du maire de la commune IV d’interdire dans sa circonscription électorale la consommation du narguilé (Chicha), du Tramadol, a été saluée et félicitée par l’opinion nationale et internationale. D’ailleurs pour soutenir cette décision communale, la Cour Constitutionnelle a émis un avis favorable.
En effet, l’opinion a vu en cette décision une nette occasion de mettre fin à la déperdition de la jeunesse malienne en général, mais particulièrement celle de la commune IV. Cependant, après un bon temps d’observation, le constat est décevant. Le maire Adama Bérété et son conseil peinent à donner satisfaction après la publication de cette décision combien audacieuse.
« Pour interdire complétement la consommation de ces produits, il faut la fermeture des boutiques qui en vendent et les endroits où on le consomme sinon la Chicha ne peut pas être prohibé comme ça dans la commune IV ou à Bamako et environ », voilà ce que pense Abdoulaye Diarra, un élève résidant à Lafiabougou.
Consommateur de la Chicha, le jeune Diarra, trouve que la décision du conseil est courageuse et salutaire. Ainsi, il précisera, qu’il va falloir mettre en place une véritable stratégie et de la détermination pour mettre fin à la consommation de ces produits.
Rencontré au marché d’Hamdallaye, Kalilou Kamara, pense que cette décision du maire de la CIV, n’a rien changé à la consommation de la jeunesse de la Chicha. « Presque tous les soirs, je vois les jeunes le fumer dans les carrefours. Sinon l’interdiction de sa consommation est bien, ce produit même nuit à la santé plus que la cigarette » a-t-il déclaré.
Cependant, pour lui, il est trop tôt pour constater les effets car, les gens sont peu informés sur cette décision du maire de la CIV. « C’est seulement moins de deux semaines que, j’ai eu l’écho de cette sentence mais j’en doute que ça soit appliquée ou que tout le monde soit au courant » a-t-il témoigné.
En plus, pour Mahamadou Keïta, un jeune élève, de Lafiabougou, la consommation de la Chica n’a été réduite aucunement dans la commune IV. Au contraire, dit-il, beaucoup d’individus, dont plusieurs de ses amis consomment toujours la chicha jour et nuit sans pour autant être inquiété.
Du point de vue du coiffeur Aboubacar Keïta, la décision du maire de la CIV, n’est que du bluff. Car, dit-il, les coins de consommations par excellence de ces produits en commune IV sont connus de tous. « Il faut tout simplement des patrouilles de la police dans ces zones pour faire respecter cette décision communale» a-t-il préconisé.
Par ailleurs, il apparait clair comme l’eau de roche que les zones réputées d’excellence de consommation de la chicha dans la commune IV, continuent de prospérer sans être inquiétées dans leurs affaires. Que le Maire pose des actes concrets sur le terrain pour honorer sa décision appréciée par tous les Maliens, cela pour encourager d’autres maires.
Le narguilé (la Chicha) et le Tramadol, de quoi s’agissent-ils ?
Le narguilé ou chicha est une pipe à eau très répandue dans les pays arabes et récemment dans les pays occidentaux. Connu récemment en Afrique et particulièrement au Mali, la consommation de la Chicha a atteint une proportion très inquiétante.Or il est établi que sa consommation peut augmenter le risque de cancer, de bronchites chroniques et de problèmes cardiovasculaires.
Quant au Tramadol, c’est un analgésique opioïde synthétique utilisée pour prévenir ou traiter la douleur modérée et sévère. On le classe dans la catégorie des antalgiques de niveau 2, comme la codéïne et le dextropropoxyphène. Il peut être utilisé pour la douleur aiguë (par exemple après une intervention chirurgicale) et la douleur chronique (comme dans blessures au dos ou le cancer).
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut