Aussi bien les vendeurs que les utilisateurs sont exposés aux dangers de ces produits qui ne sont pas inoffensifs sur la santé et l’environnement. Le respect des mesures de protection doit être de rigueur rappellent les spécialistes de la protection des végétaux
Les produits phytosanitaires sont jugés indispensables pour protéger les plantes contre les insectes et autres nuisibles. Ils sont préjudiciables à l’environnement si les mesures de conservation et d’utilisation appropriées ne sont pas respectées. La mauvaise manipulation de ces produits phytosanitaires nuit à la santé humaine. Nos revendeurs et paysans prennent-ils les précautions nécessaires pour éviter les effets nocifs de ces produits ?
Dans la rue 303 au Quartier du fleuve, de nombreuses phytopharmacies ont pignon sur rue. Sacs de semences de riz et produits chimiques cohabitent. Dans cette ruelle, l’odeur irrespirable des produits agresse les narines. Les occupants des lieux, eux, semblent indifférents à cette situation. Là, Demba Coulibaly, revendeur de produits phytosanitaires, tient un magasin depuis des années. Comme ses autres collègues, il passe la journée au milieu de ses produits toxiques.
Rencontré un vendredi du mois de juin, Demba est assis dans sa boutique. Les ulémas se préparent pour la prière. Interrogé, Demba Coulibaly dit avoir fait plus de quatre ans de formation sur la vente et l’utilisation des produits phytosanitaires. Grâce à ces acquis, il donne des conseils pratiques à ses clients. Comme lui, d’autres revendeurs ont suivi des formations.
Pourtant, il est assis dans sa boutique sans aucune mesure de prévention exigée aux vendeurs de ces produits. Un véhicule de livraison appartenant à une société de produits phytopharmaceutiques de la place finit de décharger des produits. à côté, deux jeunes hommes, âgés d’une vingtaine d’années environ, transportent des cartons remplis de pesticides et d’herbicides pour les stocker dans le magasin. Ils ne portent le moindre outil de protection du corps indispensable dans l’exercice de ce métier.
Un tel comportement doit être évité absolument, conseille le chef de Division études et expérimentations à l’Office de protection des végétaux du Mali (OPV). Pour Mamadou Karabenta, ces produits agissent sur l’utilisateur à travers trois modes d’actions : contact, inhalation et ingestion.
Pour lui, les revendeurs de ces produits chimiques opérant sur nos marchés sont peu formés. Ils se débrouillent à avoir un certain nombre de produits sans tenir compte de leur cadre d’utilisation. «Les produits chimiques sont des formulations dangereuses, dont l’utilisation exige beaucoup de précautions à prendre», détaille Mamadou Karabenta.