La maladie à coronavirus ou Covid-19 a beaucoup affecté l’économie mondiale et nationale. Presque aucun secteur économique, social, culturel ou scientifique n’a échappé aux ravages que cette maladie a engendré dans son sillage. Et elle n’est pas prête à dire son dernier mot, non moins à capituler. Chaque pays trouve des solutions adaptatives pour minimiser son impact. Surtout que la deuxième vague qui s’est installée déjoue tous les pronostics de sortie rapide du chaos socio-économique qu’elle a suscité.
Au Mali, les mesures barrières édictées par les autorités proscrivent les contacts rapprochés. Or, une des spécificités de l’encadrement technique dans le domaine de la vulgarisation agricole requiert la présence des agents auprès des producteurs. À cette difficulté s’est greffée la situation sécuritaire qui entrave les mouvements des agents dans leurs zones d’encadrement. L’Association Sasakawa pour l’Afrique (SAA) a trouvé la solution à cette difficulté. Depuis quelques temps, elle a entrepris de doter certains agents et producteurs de tablettes et de téléphones smartphones avec des applications susceptibles d’apporter toutes les informations indispensables à ces derniers.
C’est dans cette même veine qu’elle a organisé hier dans un hôtel de la place un atelier de concertation et d’orientation des partenaires sur l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la chaîne de valeur des semences. Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Lassine Dembélé a remis symboliquement quelques téléphones smartphones à Mme Sissoko Awa Kanté du secteur d’Agriculture du Cercle de Bafoulabé et à Mahamadou Kéita, chef de division vulgarisation agricole de la direction régionale de l’agriculture de Kayes.
C’était en présence du directeur national de l’Agriculture, Oumar Tamboura, de la directrice pays de SAA au Mali, Dr Sokona Dagnoko Sissoko, de la représentante du bureau régional de SAA basé à Addis-Abeba, Dr Mercy Akeredolu. Une cinquantaine d’agents et producteurs évoluant dans le domaine de la chaîne de valeur des semences ont également pris part à cet atelier.
Le représentant du département a demandé aux heureux bénéficiaires de prendre soin de ces outils et de veiller à ce qu’ils puissent améliorer leurs interventions auprès des producteurs. Surtout dans le contexte de la maladie à coronavirus où les déplacements sont réduits et risqués et les rapprochements déconseillés. Car, cette maladie n’a pas seulement affecté les activités de formation des agents de vulgarisation et des producteurs, mais, elle a aussi touché un des secteurs vitaux de la production agricole que sont les semences.
Il est établi que la qualité des semences intervient pour 30% dans la réussite de la production agricole. SAA a été l’initiatrice des bourses de semences qui permettent de mettre en relation les producteurs et les acheteurs. Cette année, ce marché des semences n’a pas pu se tenir. En vue de minimiser les effets néfastes de la maladie sur le secteur semencier et ses performances (fiabilité et traçabilité de l’information), SAA a jugé nécessaire d’initier l’intégration des TIC dans les activités des acteurs du secteur notamment les producteurs et les agents de contrôle phytosanitaire du laboratoire des semences (Labosem) et des structures régionales et locales d’encadrement.
Cette journée d’échange a permis d’initier les bénéficiaires sur l’utilisation des TIC et de recenser toutes les plateformes électroniques existantes dans notre pays et dans la sous-région ayant un intérêt pour les acteurs semenciers.
Ainsi, les participants ont cité certaines plateformes existantes qui donnent des informations globales sur l’agriculture y compris le secteur semencier en particulier. Des séances pratiques de démonstration ont eu lieu pour permettre à chaque bénéficiaire de savoir mieux profiter de cet outil pour améliorer ses interventions sur le terrain. Par ce geste, SAA apporte sa modeste contribution à l’amélioration de la production et de la productivité agricoles.
Moriba COULIBALY
Source : L’ESSOR