La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) a organisé un atelier de deux jours sur le rôle des réseaux sociaux pour le bon déroulement du processus électoral du Mali. La cérémonie d’ouverture, tenue jeudi dernier à la Maison de la presse, a été présidée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Coulibaly. Il avait à ses côtés la directrice de la communication de la Mission onusienne, Mme Myriam Dessables et le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté.

Cette rencontre a été initiée par l’Équipe électorale intégrée des Nations unies (UNIET) en collaboration avec le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et celui en charge de la Communication. L’objectif était de sensibiliser, professionnaliser et renforcer les capacités des acteurs des nouveaux médias (journalistes de la presse en ligne, blogueurs, activistes, etc.) sur les bonnes pratiques journalistiques.

La cinquantaine de participants venus de Bamako et de l’intérieur du pays ont également appris le bon usage des plateformes dans le processus électoral pour réduire les risques liés à la mauvaise gestion de l’information et à la propagation de l’intox et de la désinformation en période électorale. À terme, un code éthique devrait être développé, validé et adopté au profit des acteurs des réseaux sociaux. Aussi des recommandations seront formulées à l’intention des institutions dans le cadre des réformes futures.

Cette mise à niveau est nécessaire, car dans quelques mois, le Mali amorcera un nouveau cycle électoral qui clôturera les 18 mois du processus de Transition, a soutenu la directrice de la communication de la Minusma, à l’ouverture des travaux. À l’occasion la Minusma sera aux côtés des autorités maliennes pour créer les conditions propices à la tenue de processus électoral transparent, crédible, inclusif dont les résultats seront acceptés par tous, a réitéré Myriam Dessables. «Nous tous ici présents, sommes des témoins avertis de la complexité de la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali.

La bonne tenue des scrutins à venir sera déterminante dans la stabilité du Mali et vous, chers participants, en tant qu’influenceurs, vous aurez un grand rôle à jouer dans ce sens. Vous serez sollicités à toutes les étapes du processus, de la sensibilisation des citoyens pour le retrait des cartes d’électeurs, en passant par les appels à la mobilisation au vote, jusqu’à la proclamation finale et définitive des résultats par les instances agréées. La diffusion de la bonne information devra être la seule boussole qui devra vous guider», a-t-elle insisté.

Pour ce faire, Myriam Dessables a invité ces nouveaux acteurs de l’espace public à être conscients que l’insuffisance de l’arbitrage et de régulation sur les réseaux sociaux donne lieu parfois à une véritable anarchie sur la toile. « Vous disposez tous d’un large réseau communautaire qui vous suit, aime et partage vos contenus. Vos différentes plateformes sont des immenses caisses de résonance et des outils de ciblage extrêmement précis. Par conséquent, il est important de ne pas minimiser la puissance et l’impact de vos clics », a insisté Myriam Dessables.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation fera de la tenue de cet atelier une opportunité pour son département d’informer les médias et les acteurs des réseaux sociaux sur l’organisation d’élections libres, inclusives, transparentes et apaisées dans les échéances prévues. En la matière, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a rappelé le rôle important des médias quant à l’information et la sensibilisation de l’opinion nationale sur la portée, les enjeux et l’importance de ces scrutins dont la réussite est déterminante pour l’avenir de notre pays.

«La profession d’hommes et de femmes de média, votre proximité avec les populations qui fait de vous des partenaires incontournables pour toute communication, pour la diffusion de messages d’éducation civique, d’information et de communication vous confère une lourde responsabilité notamment en matière de collecte, de traitement et de diffusion d’informations sensibles susceptibles d’exacerbées des tensions», a souligné le lieutenant-colonel Abdoulaye Coulibaly. De même, a-t-il ajouté, le rôle de veille et d’anticipation des médias pour éviter des crises pré ou post- électorales à travers la diffusion d’information juste et vérifiée est fondamental.

Amadou GUÉGUÉRÉ

Source : L’ESSOR