Pour mettre la lumière sur l’assassinat de l’ancien chef d’Etat du Faso, Thomas Sankara, tuée avec douze de ses compagnons lors d’un coup d’Etat en 1987, le tribunal condamne Blaise Compaoré pour sa participation au crime. Ainsi que le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987, à la prison à vie.
Lors du premier jour de l’audience, douze des quatorze accusés étaient présents dont le général Gilbert. Tous devaient répondre des chefs d’inculpations qui sont entre autre : « complicité d’assassinat », « assassinat », « recel de cadavres », « attentat à la sûreté de l’Etat ».
L’ancien commandant de la garde de Compaoré, Hyacinthe Kafando, était soupçonné d’avoir mené le commando qui a assassiné Thomas Sankara et ses compagnons.
Quant au principal accusé, l’ancien président, Blaise Compaoré, était soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat, ce qu’il a toujours nié.
Entendu en visioconférence depuis la France, l’ancienne puissance coloniale du Faso, Moussa Diallo, assure que l’événement d’octobre 1987 « ont été prémédités » et que le Président Houphouët Boigny, qui était un grand ami de la France, aurait été au centre de ce complot.
D’après l’ancien directeur de la Télévision Burkinabè, Théophile Balima, Houphouët Boigny aurais dit à Thomas Sankara : « il faut que vous changiez, si vous ne changez pas, nous allons vous changer ».
« Blaise Compaoré voulait le pouvoir. C’est la création d’un parti politique unique qui a mis le feu aux poudres car Compaoré ne voulait pas de l’unification des organisations du comité national de la révolution (CNR) » expliqué Valère Somé aux enquêteurs, un politologue burkinabè dont la déposition a été lue au procès. Un commandant militaire, Blaise Sanou explique également que « celui qui était accro au pouvoir, c’était Blaise Compaoré. Et c’est également à cause de cette soif du pouvoir qu’il a voulu modifier la constitution après 27 ans de règne ».
En ce qui concernent les avocats de la défense, ils estiment qu’on ne peut pas condamner des accusés pour « attentat à la sûreté de l’Etat alors que le coup d’Etat est en lui-même une telle atteinte ». Une requête rejetée par le Conseil constitutionnel.
Kadidiatou Diarra, stagiaire
Source : LE PAYS