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Problème d’Assainissement de Bamako: les quatre vérités de Adama SANGARE

Le maire du District de Bamako, Adama SANGARE, qui était l’invité de l’émission « Aw bé Di » de l’ORTM, a évoqué l’épineuse question de l’assainissement de la capitale et l’échec du contrat de propreté de la ville déléguée à Ozone Mali. En effet, 8 ans après la signature de cette convention, en dépit des réserves de la mairie, Bamako croule encore sous le poids des ordures, à l’image d’un bidonville.   

 

Sans détour, le maire Adama SANGARE a abordé la problématique de l’assainissement du District de Bamako sur le plateau de l’émission « Aw bé di » de l’ORTM alors que le cliché de la capitale n’honore pas à cause des montagnes d’ordures qui pullulent et bordent les rues principales. Pendant ce temps, la convention sur la propreté de la ville signée en 2014 pour 8 ans était en vigueur.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ? 

Trouvant l’occasion opportune pour dégager ses responsabilités face à des accusations, le maire Adama SANGARE est revenu sur la genèse de ladite convention. Il a rappelé avoir déconseillé le régime à l’époque de ne pas signer ce contrat de 9 milliards de FCFA par an. Un avis qui lui a valu, commente-t-il, sa suspension.

Dès lors, selon lui, la mairie a été éloignée des discussions de cette convention jusqu’à sa phase de signature où le maire dit avoir été associé pour sa mise en œuvre. Sans se réjouir, il donne l’impression que l’histoire lui a donné raison. Car, après 8 ans de mise en œuvre, c’est presque le statu quo et l’État n’a pas pu honorer ses engagements. A ce jour, les factures impayées d’Ozone Mali se chiffrent entre 14 et 15 milliards de FCFA.

« On ne peut accuser Ozone Mali de n’avoir pas atteint les objectifs lorsqu’elle n’est pas payée », a affirmé le maire du District, qui situe le problème au niveau des difficultés de financement des prestations de la société marocaine. Faute de financement, l’entreprise a diminué son personnel qui par conséquent a impacté sur sa capacité de travail. A cela s’ajoute le problème de décharge finale, a fait savoir M. Adama SANGARE.

« Maintenant, on peut dire qu’Ozone est aux arrêts. Elle ne travaille plus », a affirmé le maire du District.  Or, en équipant la voirie et en réaménageant la décharge finale, l’élu communal était persuadé de pouvoir assainir la ville de Bamako en plus de créer de l’emploi pour un millier de personnes.    

Par ailleurs, il s’est indigné que le respect de la décentralisation n’est pas encore une réalité dans notre pays, car les pouvoirs ont été transférés sans les ressources financières. Preuve, 10 ans aux commandes à la mairie centrale, l’invité du jour de l’émission « Aw bé di » confesse n’avoir jamais reçu d’appui de l’État aux collectivités.

« Tant que les ressources dédiées à l’assainissement ne vont pas aux collectivités, le problème demeura. Si on nous transfère les compétences et les ressources financières, d’ici deux ans nous allons changer la situation », a-t-il souligné.

De plus, il a dénoncé l’immixtion du pouvoir central dans les prérogatives des collectivités, surtout lorsqu’il s’agit de gérer les fonds des activités qui relèvent des compétences de la mairie. C’était le cas notamment, a-t-il rappelé en guise d’exemple, des opérations d’évacuation d’ordures dans les dépôts de transit initiées par le gouvernement sans la mairie.  Cela n’est pas normal, a protesté M. SANGARE.

« Soit le gouvernement nous laisse la responsabilité de gérer nos compétences, soit il nous dessaisit de ces missions pour s’en occuper », fulmine le maire du District, qui affirme clairement que le problème de l’assainissement n’est pas la faute des élus.

En dépit des difficultés et la faiblesse de ses moyens financiers, pour l’édile, sa structure fait de son mieux dans le cadre de l’assainissement. Des efforts qui ne sont pas très visibles au regard de l’ampleur du problème.

Toutefois, il garde l’espoir que Bamako la coquette est possible et peut se réaliser avec une volonté politique, le paiement des taxes, la création des usines de transformation des déchets, la création de plusieurs sites de décharges finales, etc.

Le maire du district se dit convaincu qu’en mettant ces actions ensemble, il est possible dans les meilleurs délais d’obtenir les résultats.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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