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Problématique de l’emploi: des acteurs à la quête de solutions

Les acteurs du secteur de l’emploi et de la formation professionnelle en collaboration avec le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) réfléchissent sur des alternatives à l’épineuse question de l’emploi dans notre pays où le taux de chômage combiné au sous-emploi est de 20,2%.

Ouvert hier lundi 15 mai par le ministre de l’Entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle, Bokary DOUMBIA, cet atelier regroupe plusieurs acteurs du 15 au 17 mai 2023 au siège du CNPM.
Le mandat de ces journées de rencontre est de réfléchir sur des stratégies de partenariat dynamique entre les secteurs public-privé, tout en identifiant les difficultés en vue de pallier au faible taux de création d’emploi alors que le besoin existe.
Souhaitant la bienvenue, le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck BALLY, a indiqué que c’est le 1er du genre entre sa structure et le ministère en charge de l’Emploi et de la formation professionnelle.
«Cet atelier était fort attendu. Je nourris l’espoir que cette rencontre marque le début d’une ère nouvelle dans le cadre du partenariat public-privé en matière d’emploi et de formation », a souligné le président du CNPM.
M. BALLY a, par ailleurs, rappelé que le CNPM avait planifié un projet pilote enfin de rapprocher des universités du monde du travail en accueillant plus d’une centaine d’étudiants au sein des entreprises. « Plusieurs de ces stages ont abouti à des emplois », s’est réjoui le patron du secteur privé malien, ajoutant que son bureau avait retenu 5 axes cruciaux pour le développement du secteur privé. Parmi lesquels, a-t-il précisé, la qualité des ressources humaines demeurant, selon lui, l’un des défis à l’épineuse question de l’adéquation des offres et la formation.
« Le taux de chômage augmente d’année en année. Au même moment, le secteur économique recherche désespérément des qualifications dont ils a réellement besoin », a regretté M. BALLY.
A cet effet, dit-il, il y a eu lieu de promouvoir le partenariat public-privé dans le domaine de la formation professionnelle qui pourrait être l’une des alternatives pour pallier le déficit de main d’œuvre qualifiée dans le pays.
Le problème est bien réel, selon le ministre Bakary DOUMBIA, en se référant à l’Enquête Modulaire et Permanente auprès de Ménages (EMOP 2021). D’après cette enquête, la population en âge de travailler se chiffre à 10 410 417 dont 5 544 803 femmes, plus de la moitié, soit 77,3% qui résident en zone rurale.
« Le taux de chômage combiné au sous-emploi est de 20,2%. Ce taux est de 30,4% pour les femmes et de 24,1% pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans », a indiqué le ministre DOUMBIA.
Par ailleurs, une étude de la Banque Mondiale affirme qu’environ 434 000 primo-demandeurs d’emplois arriveront chaque année sur le marché du travail en 2030 contre 278 000 en 2010 et 300 000 aujourd’hui, alors qu’on estime à environ 50 000 par an la capacité d’absorption nationale.
« Ces chiffres interpellent à plus d’un titre et démontrent la nécessité de travailler sur le continuum éducation formation-insertion professionnelle des jeunes via notamment une transition réussie entre les structures de formation et le secteur privé en vue de répondre aux besoins du système de production», a-t-il déclaré.
Face à la situation, les décideurs ont fait du développement du capital humain, une priorité nationale traduite dans les politiques en matière d’emploi et de formation professionnelle dont le principal acteur de la mise en œuvre demeure le secteur privé.

« Malheureusement, pour différentes raisons, ce rôle n’est pas souvent suffisamment pris en compte de part et d’autre », a regretté le ministre de l’Entreprenariat national.
Le ministre dit rester convaincu que pour une formation professionnelle de qualité en vue d’une insertion socioéconomique réussie, il est indispensable d’instituer un dialogue véritable au niveau des institutions politiques, des filières représentatives des secteurs économiques, des territoires et des établissements de formation.
Pour lui, il est donc important que l’État, les Collectivités territoriales et le secteur privé disposent dans une démarche pragmatique, de cadres de concertation, de dialogue et de collaboration permanents, chacun dans son rôle pour travailler ensemble sur les réels enjeux du secteur de la formation professionnelle pour l’emploi.
« Ce dialogue public-privé devra certes être systématique et permanent au niveau national, mais également à l’échelle régionale, voire locale, du pilotage de la formation professionnelle pour l’emploi », a-t-il espéré.
Lançant les travaux de cette rencontre, le ministre DOUMBIA a rappelé son mandat qui consiste à : identifier les difficultés relatives à l’ajustement formation- emploi ; promouvoir les mesures de renforcement du Partenariat Public et Privé dans le domaine de la formation professionnelle ; améliorer le dispositif de financement de l’emploi et de la formation professionnelle.
Enfin, la rencontre devrait proposer des solutions aux difficultés recensées en termes de recommandations en vue d’une meilleure gouvernance du sous-secteur.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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