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PRIVATISATION DE L’EDUCATION : L’heure du bilan

Dans le cadre de l’édition 2017 de la Caravane de la liberté, l’organisation Audace libre Afrique Mali (Alam) a organisé une conférence débat sur l’impact de la privatisation de l’enseignement supérieur au Mali.

Depuis la libéralisation de l’enseignement secondaire et supérieur au Mali dans les années 1990, des lycées, écoles et universités privées naissent et meurent. Cette libéralisation a-t-elle eu un impact positif ou négatif sur la qualité de l’enseignement supérieur au Mali ? Comment est-elle perçue par les spécialistes, les élèves et les parents d’élèves ? Quelles sont les différences majeures entre l’enseignement supérieur public et privé ? Comment faire pour réduire le faussé ? Voilà autant de questions soulevées par l’organisation Alam à travers le thème de l’édition 2017 de la Caravane de la Liberté : « Privatisation des études : Quels impacts sur l’enseignement supérieur au Mali ? ».
Vendredi dernier, la conférence inaugurale s’est tenue à l’INTEC-Sup. Elle a été animée par Cheick Oumar Soumano, président de l’Organisation des jeunes patrons (Ojep), enseignant et consultant à la Banque mondiale. Après avoir fait l’historique de l’enseignement supérieur au Mali de l’ère des grandes écoles à l’ouverture des premières universités, il a rappelé la libéralisation du secteur débuté dans les années 1990.
Selon lui, la première université privée a ouvert ses portes au Mali en 1998. « L’objectif était de décongestionner les universités publiques, de moderniser les filières de formations mais surtout de faire mieux», a-t-il expliqué. Après vingt ans d’existence, il estime que l’initiative a eu un impact à la fois positif et négatif sur le système scolaire.
« Nos Facultés ont des effectifs pléthoriques et les cours sont très souvent perturbés par des grèves incessantes. Dans le secteur privé, il y a moins d’étudiants dans les classes et moins de grèves. Aussi, on y trouve des filières de formation dont les compétences sont les plus recherchées sur le marché de l’emploi, les étudiants sont encouragés à faire des stages dès la première année et l’entreprenariat est enseigné dans beaucoup d’universités privées, etc », a-t-il indiqué.
Toutefois, précise M. Soumano, avec la privatisation beaucoup de parents d’élèves conçoivent mal le redoublement ou l’échec de leurs enfants. Les parents estiment, note M. Soumano, qu’après avoir payé beaucoup d’argent, les enfants ne doivent plus redoubler et méritent tous d’avoir un diplôme. « Non. L’objectif ce n’est pas de vendre des diplômes, mais de donner un enseignement de qualité », dit-il. Par ailleurs, il demande aux étudiants du public et du privé, de redoubler d’efforts pour aller vers l’excellence et surtout d’avoir confiance en eux. « La confiance en soi et en ses capacités est la clef de la réussite. Il faut que les jeunes comprennent cela et qu’ils s’investissent plus dans leur propre formation mais aussi dans l’entreprenariat », conseille-t-il.
Après cette conférence inaugurale, d’autres conférences auront lieu dans plusieurs universités privées et publiques du Mali. A l’issue de ses débats, Alam fera un rapport sur l’impact de la privatisation des études sur l’enseignement supérieur au Mali.
Sory I. Konaté

les échos

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