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Prisons du Mali : les organisations de droits de l’homme dressent un tableau sombre

Dans le cadre de la semaine internationale des droits de l’Homme, des associations de défense des droits de l’Homme au Mali ont visité des centres de détention du Mali. L’opération a concerné toutes les régions, excepté Kidal. À l’issue de ce contrôle, les défenseurs des droits de l’Homme ont fait un communiqué fustigeant les conditions carcérales difficiles dans les prisons du Mali.

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Le communiqué dénonce les conditions d’hygiène insuffisantes, l’état de délabrement des cellules et le difficile accès à l’alimentation et à l’eau potable. Selon les militants des droits de l’Homme, les prisons maliennes sont aussi confrontées à un problème de surpopulation. Cela est particulièrement préoccupant à la maison centrale d’arrêt de Bamako qui, à la date du 4 décembre 2014, accueille 1.821 détenus pour une capacité initiale de 400 détenus.

À propos des procédures judiciaires, le communiqué révèle beaucoup de lenteur dans ce domaine. Plus de la moitié des détenus de la prison centrale de Bamako sont en détention provisoire. Alors qu’au centre de détention pour femmes et enfants de Bollé, 80% sont des prévenus. «Ceux-ci ne bénéficient même pas d’une assistance judiciaire», ajoute le communiqué. Le texte ne mentionne pas de cas de torture dans les centres visités. Toutefois, certains détenus affirment avoir été victimes lors de leur passage à la sécurité d’Etat. Les défenseurs des droits de l’Homme appellent l’Etat à améliorer les conditions carcérales. Ils proposent également «la délocalisation de la maison centrale d’arrêt de Bamako afin de garantir les conditions sécuritaires optimales».

Pour le président de l’Association malienne des droits de l’Homme, le constat est alarmant et il appelle les autorités judiciaires à prendre des mesures pour changer la donne. Selon Me Moctar Mariko, l’administration judiciaire doit tout mettre en œuvre pour que les détenus puissent être jugés à temps. À l’en croire, le constat est amer au niveau de la maison centrale d’arrêt de Bamako. «Une prison qui est construite pour 400 personnes, vous avez à peu près plus de 1800 détenus. Et le pire, c’est que parmi ces 1800 détenus, vous avez 1091 détenus qui sont en situation préventive. Ça voudrait dire que ces personnes n’ont pas été jugées, elles sont là à attendre. Nous attirons l’attention des autorités judiciaires pour que ces prisons puissent être désengorgées. Donc il faudrait que le ministère des droits de l’Homme s’occupe réellement des prisons en incitant les juges afin que beaucoup de prisonniers puissent être entendus, écoutés et jugés afin que les prisons puissent être désengorgées», a-t-il déclaré.

Alhousseini TOURE

SOURCE: Le Reporter  du   10 déc 2014.

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