20h30: Dernière info: Les deux terroristes ont été tués et le procureur est gravement blessé, a annoncé le chef de la police d’Istanbul. Le procureur subit actuellement une intervention chirurgicale, son état est critique. La police a négocié durant six heures et a ouvert le feu en entendant des tirs à l’intérieur du bureau où était retenu le procureur.
Après une première explosion entendue vers 19h30 , une fusillade nourrie a éclaté à l’intérieur du palais de justice de Caglayan, suggérant une intervention des unités d’intervention de la police contre les preneurs d’otages, membres d’un parti d’extrême gauche. Une vingtaine de coups de feu au moins ont été entendus depuis l’extérieur du bâtiment, rapidement enveloppé d’épaisses fumées, et des ambulances se sont pressées aux portes du bâtiment, selon les journalistes de l’AFP. Les autorités présentes sur place n’ont pas immédiatement confirmé le déclenchement de l’opération, ni précisé son issue.
Ultimatum expiré
Un procureur était retenu en otage à Istanbul depuis le début de l’aprés-midi, dans le tribunal, par des hommes armés. Des coups de feu ont été entendus lors de la prise d’otage, qui se déroule dans une salle du palais de justice de Caglayan. Les forces spéciales se sont massées aux abords du palais de justice de Caglayan, alors que les preneurs d’otages avaient fixé un ultimatum à 15h35 heure d’Istanbul, soit 14h35 heure de Paris. Le Premier ministre turc a convoqué une réunion d’urgence avec ses ministres de l’Intérieur et de la Justice. Les négociations avec les preneurs d’otages ont duré toute l’aprés-midi.
Peu après 17h, les preneurs d’otage ont parlé à une chaîne de télévision kurde, expliquant que le temps imparti pour répondre à leurs demandes s’écoulait et qu’ils préféraient mourir plutôt que se rendre. «Nous avons atteint les dernières minutes. Si nos souhaits ne sont pas réalisés, nous punirons le procureur. S’il y a une intervention, nous nous battrons jusqu’à la dernière balle», ont-ils déclaré à Med Nuce.
Une immense coupure de courant dans toute la Turquie aurait permis à un membredu groupe marxiste clandestin Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), connu pour avoir mené de nombreux attentats en Turquie depuis les années 1990, de s’introduire dans le palais de justice et prendre en otage le procureur.
D’après le journal turc Hurriyet, le procureur pris en otage est Mehmet Selim, qui s’occupe notamment de l’enquête sur la mort d’un adolescent de 15 ans, Berkin Elvan, abattu par la police lors d’une manifestation en juin 2013. Il avait été frappé par une cartouche de gaz lacrymogène tirée en pleine tête. Les preneurs d’otages demandent la condamnation des policiers turcs impliqués dans cette affaire et la reconnaissance publique, à la télévision, de leur faute. Ils menacent d’abattre le procureur si leurs demandes ne sont pas entendues.
Le cas de Berkin Elvan est devenu un symbole de la violente répression exercée par le pouvoir en 2013 et celui de la dérive autoritaire que lui reprochent ses détracteurs. Erdogan l’avait publiquement qualifié de «terroriste».
Source: 20minutes.fr