Le Burkina Faso a passé sa première nuit sous le règne des putschistes. La menace n’est plus sahélienne, mais sous-régionale. En deux ans, trois présidents ont été chassés par les militaires. Est-ce la fin du syndicalisme des chefs d’État dans l’espace CEDEAO ? Après les précédents coups d’État, à qui maintenant le tour ?
Désormais la menace est palpable dans l’espace communautaire de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Souvent considérée comme un conglomérat des chefs d’État qui ne voient que leurs intérêts au détriment des populations dudit espace, depuis 2020, la solidarité des chefs d’État est véritablement menacée par leurs protecteurs militaires.
Ces derniers sont les gardes des vieilles dictatures de l’Afrique de l’Ouest. Les présidents de cet espace sont désormais sous la menace de nouveaux maîtres du nouvel espoir africain, celui de voir le continent, du moins l’Afrique francophone, rompre définitivement avec le colonisateur décrié partout dans le continent.
En effet, si les militaires sont considérés comme les vrais protecteurs des présidents, ceux-ci ne manquent pas de rêves. Au lieu d’être faiseurs de rois, le Mali a montré qu’il est possible d’être soi-même roi. Et depuis, c’est l’hécatombe. Après feu Ibrahim Boubacar Kéita du Mali, le professeur Alpha Condé de la Guinée, le président Burkinabè, Christian Marc Kaboré vient d’être chassé par les militaires. S’il existe un syndicat des chefs d’État de la CEDEAO, désormais un autre est sur le point d’être opérationnel dans le même espace. Il s’agit du syndicat des putschistes. De deux, l’on est à trois, et la CEDEAO est désormais sous une véritable menace de voir des militaires prendre tout l’espace francophone si rien n’est fait pour stopper la spirale négative qui consiste à faire croire que l’approche militaire peut-être la meilleure en matière de gouvernance.
Quand on sait que parmi ces chefs d’État, d’autres sont à trois ou quatre mandats, et certains en réflexion pour un troisième, il est clair que les coups de force ne sont pas prêts à s’arrêter à moins que ces présidents changent de communication, car la lutte semble désormais irréversible pour les démocrates dictateurs de l’Afrique de l’Ouest.
Depuis la chute du président burkinabè, la question suivante se pose : qui sera le prochain agneau des militaires dans l’espace Cedeao?
Kevin KADOASSO
Source : LE COMBAT