Pour l’application au Mali des principes de Bangalore sur la déontologie judiciaire, des magistrats maliens bénéficient d’une formation en vue de renforcer leurs capacités à résister à la corruption.
L’atelier de formation sur l’application au Mali des principes de Bangalore sur la déontologie judiciaire est ouvert hier lundi dans un hôtel de la place, présidé par le conseiller technique Boubacar Touré, représentant le ministre de la justice et des droits de l’homme. C’était en présence du représentant de la MINUSMA et des participants.
Prévus par l’article 11 de la convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC), les principes de Bangalore sur la déontologie judiciaire mettent l’accent sur le rôle crucial du système judiciaire dans la lutte contre la corruption.
En effet, l’application des principes de Bangalore sur la déontologie judiciaire dans le système judiciaire malien vise à faire du système judiciaire un exempt de corruption et des magistrats agissant avec intégrité.
Pour le représentant du ministre, parler de Corruption revient aujourd’hui comme un refrain, un leitmotiv déjà entendu, du déjà vu, tant notre pays a abrité des séminaires de formation, des ateliers, des colloques et même des états généraux et des forums sur la corruption.
« La lutte contre la corruption a toujours été au centre des préoccupations des Gouvernements successifs de la République du Mali, depuis l’indépendance », précise Boubacar Touré qui a rappelé que dès 1963, le Président Modibo KEITA, dénonçait le phénomène et engageait des actions fortes pour juguler le fléau. Le souvenir de « l’opération Taxi » reste vivace dans les mémoires, reconnaît-il.
Suivant le discours du conseiller technique Boubacar Touré, « beaucoup d’actions ont été menées sous la deuxième République, avec la mise en place d’un cadre juridique et des mécanismes spécifiques de lutte contre le phénomène. Les séries d’arrestations de 1978 et les procès devant la Cour spéciale de Sureté de l’Etat traduisaient bien la ferme volonté des autorités d’endiguer le phénomène ».
Mieux, affirme-t-il, à partir 1992, la lutte contre la corruption a été marquée par un renforcement accru du cadre juridique et institutionnel se traduisant dans une confluence de normes nationales et internationales comme la convention des nations Unies contre la corruption, la convention l’Union africaine contre la corruption, le protocole de la CEDEAO contre la corruption, la constitution de 1992, le Code pénal, le Code de Procédure Pénale, la loi sur la prévention et la répression de l’enrichissement illicite et la loi du 17 mars 2016 portant loi unifiée de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme…
A cela s’ajoute des nombreux mécanismes de prévention et de répression notamment la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA), le Contrôle général des Service publics, les Inspections ministérielles, la Cellule nationale de Traitement des Informations financière (CENTIF), le Bureau du Vérificateur général, l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite, le Comité de suivi des recommandations issues des états généraux sur la corruption, le Pôle économique et financier, le Pôle judiciaire spécialisé.
Ousmane Morba
Source: L’Observatoire