Avec la nouvelle donne de la situation sociopolitique que vit notre pays, le poste de Premier ministre, est assimilable à une vice-présidence qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi le choix de son titulaire est stratégique et très important pour la stabilité du pays. Si des noms sont cités de part et d’autres, nos radars ont pu détecter le choix presqu’accepté du nouveau Premier ministre consensuel Plein Pouvoir.
Nous l’avons clamé haut et fort que le Dr Boubou Cisse n’a pas l’étoffe d’un chef de gouvernement à cause de tout ce qu’il a démontré comme limite au cours de sa présence durant un an à la primature. L’intéressé nous a donné raison à travers son échec cuisant dans la gestion de plusieurs dossiers dont le plus connu est le dossier des enseignants caractérisé par son entêtement inexpliqué à appliquer le fameux article 39. Mais le président IBK qui voyait autre chose en ce jeune, lui a renouvelé, contre toute attente, sa confiance le 12 juin dernier. Avec l’évolution des choses, l’anti- article 39 sera débarqué dans les prochains jours bien avant qu’il mette en place une nouvelle équipe gouvernementale, pour céder la place non pas à un simple PM (Premier Ministre), mais à un PMPP (Premier Ministre Plein Pouvoir). Une des exigences fortes de la contestation qui s’est muée en insurrection. C’est dans ce cadre que depuis quelques jours, plusieurs noms sont cités dans la presse et sur les réseaux sociaux pour occuper la primature : Soumana Sacko, Choguel Kokalla Maiga, Malick Coulibaly…Et comme d’habitude, les radars de l’Analyste qui se trompent rarement, ont révélé le nom du futur occupant du fauteuil primatorial. Il s’agit de Modibo Sidibé, président du parti FARE et membre du M5-RFP à travers son regroupement ANW KO MALI DRON piloté par Mme Sy Kadiatou Sow.
Qui est Modibo Sidibe ?
Né le 7 septembre 1952 à Bamako, Modibo Sidibé a suivi des études supérieures pendant lesquelles il a obtenu un brevet de parachutiste (1977), un brevet d’armes n°1 (1978), une maîtrise en droit public (1976, Perpignan en France), un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences pénales et criminologie (1979 à Aix-en-Provence en France), un DEA en théorie politique (1983 à Reims en France), un doctorat en sciences pénales et criminologie (1983 à Aix-en-Provence), un diplôme de l’École nationale de police du Mali (1977), et un certificat de droit des conflits armés (1985 à San Remo en Italie). Fonctionnaire de police, il a également travaillé pour le ministère de la Défense. En 1991, Modibo Sidibé, directeur de cabinet du ministre délégué à la Sécurité intérieure, est nommé directeur de cabinet d’Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), après la chute du régime de Moussa Traoré. En avril 1993, il entre au gouvernement en tant que ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes âgées. Il est reconduit à ce poste dans les gouvernements successifs jusqu’au 16 septembre 1997 quand il devient ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le 9 juin 2002, après l’élection du président de la République, Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé est nommé secrétaire général de la présidence de la République. Il occupe cette fonction jusqu’au 9 septembre 2007. Il est alors nommé Premier ministresous Amadou Toumani Touré du 28 Septembre 2007 au 3 avril 2011. Un passage marqué surtout par le programme INITIATIVE RIZ que notre pays profite jusqu’à nos jours.
Quelle mission attend Modibo ?
En acceptant d’être PMPP, Modibo Sidibé va sacrifier son ambition pour la présidentielle (en tout cas pour l’élection de 2023). Mais comme on aime à le dire souvent, aucun sacrifice n’est de trop pour son pays. Le nouveau PMPP qui aura un mandat de 3 ans, aura la lourde et complexe mission de mettre en place une bonne équipe respectant les différents équilibres et comprenant des hommes et femmes qui n’ont pas ‘’le pantalon troué’’ c’est-à-dire mouillé dans les affaires publiques et mêmes privées. C’est après qu’il aura comme mission : de relire les textes contestés de la constitution ; d’organiser les élections référendaires, législatives, régionales et communales ; de mettre en application les recommandations du Dialogue National Inclusif … Sa réussite permettra à notre pays de fermer définitivement la désastreuse parenthèse de la gestion chaotique d’IBK et d’ouvrir une nouvelle page de la 4e république.
Avec son parcours élogieux, son carnet d’adresses ajoutés à sa probité morale avérée et sa vision futuriste, l’arrivée de Modibo Sidibé comme Premier Ministre Plein Pouvoir augure d’un bon début de solution à cette crise sociopolitique malienne.
Oumar Baba Traore
Source : L’Analyste