Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a successivement reçu en audience, hier, à la Primature, le représentant du chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Koen Davidse, le ministre du Pétrole, de l’Énergie et du Développement des Énergies renouvelables de la Côte d’Ivoire, Tanoh Thierry, et le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif. Cette journée aura été un véritable marathon pour le chef du gouvernement. À l’issue de l’entretien avec Soumeylou Boubèye Maïga, le représentant du chef de la MINUSMA a déclaré qu’il a abordé avec le Premier ministre, la situation sécuritaire du pays.
Koen Davidse a ajouté qu’il est nécessaire d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il s’est réjoui des progrès notables enregistrés lors de la 23è session du Comité de suivi de l’Accord (CSA). «La réunion a été très positive. Les différents partis ont finalisé une liste de questions d’urgence. Par exemple, il est indispensable d’avancer rapidement en ce qui concerne le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), qui a pour objectif de réduire le vide sécuritaire», a-t-il dit. Par ailleurs, Koen Davidse estime qu’il est primordial d’aborder rapidement, les questions liées aux collectivités territoriales, aux quotas et les modalités d’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat et que surtout, il faut commencer avec les patrouilles mixtes et le processus de décentralisation.
La deuxième personnalité à être reçue par le Premier ministre a été le ministre du Pétrole, de l’Énergie et du Développement des Énergies renouvelables de la Côte d’Ivoire, Tanoh Thierry. Celui-ci était accompagné d’une forte délégation.
À sa sortie d’audience, il a souligné que cette visite entre dans le cadre du renforcement de la collaboration qui existe entre nos deux pays, à la fois dans le secteur de l’énergie et celui du pétrole.
En ce qui concerne le secteur du pétrole et de l’hydrocarbure, Tanoh Thierry a fait savoir que les échanges ont porté sur la manière dont l’on peut développer la collaboration afin de mettre en commun les ressources et les efforts dans le domaine de l’exploration pétrolière.
Dans le domaine de l’énergie électrique, il a indiqué au Premier ministre que son pays allait augmenter la production énergétique pour le Mali. «Nous avons augmenté à minima de 33% par rapport à ce qu’on donnait avant. Nous avons également discuté de la collaboration qu’il pourrait y avoir entre la Côte d’Ivoire et le Mali par rapport aux échanges d’expérience. Nous allons voir dans quelle mesure nous pourrons accroître notre collaboration pour le développement efficient de la production énergétique tant au niveau des énergies traditionnelles, que des énergies renouvelables telle la biomasse pour que nos concitoyens puissent avoir accès à l’électricité», a détaillé Tanoh Thierry.
Il soulignera que la coopération Sud-Sud et l’accroissement des échanges entre nos deux pays sont nécessaires pour le développement économique et la compétitivité de nos économies par rapport à la concurrence internationale.
«Au niveau de la collaboration avec le pays frère qu’est le Mali, nous allons avoir des échanges beaucoup plus fréquents. Nos équipes se sont mises d’accord pour se rencontrer le mois prochain afin d’avancer sur des sujets que nous avons à élaborer ensemble dans le but d’avoir une meilleure efficacité énergétique», a-t-il déclaré.
À noter que cette audience s’est déroulée en présence du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Malick Alhousseini. Celui-ci a précisé qu’aujourd’hui, la Côte d’Ivoire nous livre 45 MW et la bonne nouvelle est que cette puissance va être portée à 60 MW extensible à 80 MW. Ce qui est évidemment très positive pour notre pays.
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, et chef de la MINUSMA, a été la dernière personnalité à être reçue par le chef du gouvernement. Mahamat Saleh Annadif a expliqué que l’objet de sa visite était de faire le tour d’horizon de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. «Nous nous réunissons aujourd’hui, une semaine après la tenue de la dernière session du CSA. Il était important de faire le point et voir comment on peut avancer. Cette rencontre se déroule à la veille de la présentation du rapport du secrétaire général de l’ONU qui sera examiné par les membres du Conseil de sécurité. Ce qui est vraiment important, c’est d’arriver à faire en sorte que l’on puisse déblayer le terrain pour qu’au 3è anniversaire de la signature de l’Accord, l’on arrive à le concrétiser et à se préparer pour aller vers des élections transparentes et dans une atmosphère apaisée», a-t-il fait remarquer.
Toujours selon Mahamat Saleh Annadif, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas organiser des élections sur tout le territoire du Mali. C’est pour cela, que nous avons estimé en son temps qu’il était important de reporter les élections régionales et locales. «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où les mouvements signataires s’impliquent dans la préparation des élections. Il faut faire en sorte que les différents acteurs puissent chacun en ce qui le concerne accomplir sa part de responsabilité», a-t-il conclu.
Mamadou SY
Source: Essor