Les autorités françaises n’arrivent plus, depuis quelques mois, à cacher leur haine pour les autorités de la transition du Mali. Raison : une diversification des partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qu’elle a qualifié « d’un recours aux mercenaires ». Pourquoi ? Elle seule a la réponse à cette question. Comme dans un film, après des menaces de retrait de ses forces, le pays de Macron insiste ces derniers temps sur son maintien pour, dit-il, aider les africains. Incohérence !
Le Mali et son partenaire historique, la France, se regardent en chien de faïence depuis quelques mois. La tension est née depuis que les autorités de la transition ont décidé de diversifier les partenaires du Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis, la France, après avoir échoué dans les menaces et intimidations pour pousser les autorités maliennes à revenir sur leur décision, voient en celles-ci un ennemi juré. Elle est d’ailleurs accusée d’être derrière les sanctions illégales et illégitimes de la CEDEAO contre la République du Mali, car elle a été la première à saluer ces décisions jugées « inhumaines ».
Récemment encore, les relations entre le Mali et la France se sont beaucoup fragilisées sur le déploiement de la contingente danois de la force « Takuba ». En effet, le gouvernement du Mali a dénoncé « le déploiement sur son territoire d’un contingent de forces spéciales danoises au sein de la force Takuba » et a exigé le retrait immédiat de ces troupes sur le territoire malien. Même si le Danemark conteste son retrait en argumentant disposé d’une “invitation claire” du Mali, les autorités maliennes insistent sur le respect de la souveraineté du Mali. « Personne ne viendra plus au Mali par procuration. Avant, ça se faisait. Aujourd’hui, c’est fini », a déclaré Choguel Kokalla Maïga après sa rencontre avec le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Il a ajouté que « si quelqu’un doit venir au Mali, on se met d’accord là-dessus ». A en croire le premier ministre malien, le Danemark doit respecter les accords bilatéraux avec le Mali avant toute intervention. « On a dit aux Danois : si vous voulez venir au Mali, c’est un engagement entre Danois et Maliens. lls viennent pourquoi ? Est ce qu’ils ne viennent pas préparer quelque chose contre notre pays », a-t-il dit.
A la publication du communiqué du gouvernement, la ministre française des Armées a piqué d’une colère noire et attaque les autorités maliennes. « La junte malienne a rompu ces engagements et multiplie les provocations. Des mercenaires de Wagner sont déployés sur le territoire malien », a déclaré Florence Parly qui a indiqué que la France compte poursuivre « la lutte contre le terrorisme aux côtés des partenaires africains ». C’est là où elle se dédit, car elle avait menacé de se retirer si les autorités maliennes collaboraient avec les mercenaires de Wagner. Pourquoi alors ne pas se retirer si, elle-même, confirme aujourd’hui la présence de Wagner au Mali ? Paradoxe ! Au-delà du Mali, affaiblie, discréditée en Afrique, notamment au sahel à cause de son incohérence, la France jette des pierres dans le jardin de la Russie. « En Afrique comme en Europe, la Russie par ses actions et ses discours, privilégie une stratégie d’intimidation. Elle choisit la confrontation masquée qui est un facteur de déstabilisation », a accusé Florence Parly.
En tout, pour ce qui concerne le sahel, la France paie le prix de son incohérence, de son manque de résultat.
B. Guindo & Adeline Tolofoudié
Source: LE PAYS