L’Imam Mahamoud Dicko a lancé un appel à la mobilisation pour la manifestation historique de ce mardi 11 août 2020. C’était le dimanche dernier au siège de la CMAS sis à Magnambougou Faso Kanu en faveur d’une grande conférence de presse. Suite à cet appel patriotique, les jeunes cadres intellectuels de l’église sont venus hier lundi dans les locaux de la CMAS pour faire une déclaration officielle de soutien et de mobilisation générale pour le départ d’IBK de Koulouba. Ils ont profité pour préciser que le combat de l’érudit de Badalabougou n’à rien à voir avec l’instauration d’un Etat Islamique au Mali. Une manière déguisée pour nos frères chrétiens de répondre aux propos d’IBK tenus lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO le 27 juillet passé en vidéo conférence.
A titre de rappel, participant au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao sur la situation sociopolitique au Mali, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita aurait eu des mots très durs à l’égard de l’opposition et de l’Imam Mahmoud Dicko, selon le correspondant de Radio France internationale (RFI) à Niamey, Moussa Kaka. « IBK a eu des mots très durs à l’égard de l’opposition et de l’imam Dicko. Selon le président Ibrahim Boubacar Kéita, le but de ces manifestations organisées par l’imam Dicko est de conduire à une transition dirigée par le célèbre marabout et qui devrait ouvrir la voie à un Etat islamique. Selon IBK, c’est la rançon de guerre de l’imam Dicko tout en dénonçant l’arrogance de ce marabout, IBK a parlé d’un coup d’état rampant », a déclaré Moussa Kaka, correspondant de RFI à Niamey.
Des propos similaires avaient été tenus quelques semaines auparavant par le contesté président de l’Assemblée Nationale, Moussa Timbiné qui avait qualifié les marcheurs de M5-RFP des djihadistes avant que la FORSAT ne soit envoyée à la mosquée de l’Imam Dicko à Badalabougou pour zigouiller les manifestants lors de la sortie du 11 juillet 2020.
Cette diversion du régime avait pour but de décourager les sympathisants du M5-RFP enfin d’anéantir le leader charismatique l’Imam Dicko, en déplaçant le problème de son contexte socio politique pour le résumer en un problème religieux. Raison pour laquelle le cardinal Jean Zerbo a été la première personnalité publique à apporter son soutien et sa solidarité à son frère l’Imam Dicko pour son combat. Ce geste rare prouve à suffisance que la crise que traverse notre pays n’a rien avoir avec la religion, ni avec l’ethnie. Mais plutôt un problème de gouvernance. Après le Cardinal Zerbo, les jeunes de la communauté chrétienne viennent d’emboiter le pas en apportant leur soutien au combat de l’Imam Dicko.
« Nous avons été très agréablement surpris de l’accueil que notre père l’Imam Dicko, nous a réservé. En toute vérité, c’est un homme très cultivé, très expérimenté, patient, qui écoute tout le monde. Nous les cadres et intellectuels chrétiens du Mali, nous ne venons pas au nom de l’église du Mali. Nous venons de notre propre initiative en tant que cadres et intellectuels chrétiens, citoyens maliens tout court, pour venir nous adresser à l’Imam Dicko pour trouver une solution à la crise malienne. Il faut se dire la vérité. Les gens ont dit beaucoup de choses sur l’Imam Dicko, il veut instaurer la charia, il veut une République islamique…. J’en passe. Je vous dis c’est faux. Il mène un combat pour la patrie. L’idée selon laquelle, il veut instaurer la charia n’est pas la vérité. Nous jeunes chrétiens sommes venus apporter notre soutien à son combat pour sortir notre pays de la crise politique et sécuritaire. Cette situation ne profite à personne, ni aux chrétiens, ni à nos frères musulmans, ni à ceux qui ne pratiquent aucune religion. Nous voulons vraiment la paix. Nous prions pour que le seigneur bénisse le Mali. Nous demandons à tous les maliens de se mobiliser pour la manifestation de ce 11 août 2020 pour libérer le pays sans aucune considération religieuse. » A laissé entendre M. Moise, porte-parole des cadres et intellectuels chrétiens.
Une initiative saluée par le très respecté Imam Mahamoud Dicko. « Ces jeunes cadres compétents des universités et églises ont leur place dans la construction du pays » a rappelé Imam Dicko de passage. Il a profité de cette sortie pour rendre un hommage appuyé au Cardinal Jean Zerbo pour son élan de solidarité lors de l’attaque de la mosquée de Badalabougou par la force spéciale Anti terroriste FORSAT au solde du régime d’IBK.
Boniface Dembélé
Source: L’Enquêteur