Le candidat de l’URD à l’élection présidentielle, Soumaïla Cissé a lancé, dimanche, à Mopti, « la Venise malienne », sa campagne électorale. La cérémonie de lancement s’est déroulée au stade omnisports Bareima Bocoum. Elle a mobilisé des milliers de militants, décidés à hisser Soumaïla Cissé sur la ‘‘colline du pouvoir’’

Tout a commencé très tôt le matin, avec le cortège du célébrissime Balafonniste «Dabara» qui paradait sur les grandes artères de Mopti. Mais aussi, entre Mopti et Sévaré, ville située à 15 km de Mopti à la tête de ses musiciens. Son cortège est constitué de véhicules chargés de baffles qui ont fait vibrer la ville au rythme du balafon.

A Mopti, sur les murs des bâtiments, sur les arbres… les affiches de l’URD sont présents partout. Objectif : attirer l’attention des populations sur la présence du «futur président de la République à Mopti». Oui, c’est ainsi que les Mopticiennes et Mopticiens appellent le candidat de l’URD, Soumaila Cissé. Pour les populations de la ‘‘Venise malienne’’, aucun candidat, autre que ‘’Soumi’’, ne doit compter sur les voix de Mopti. Mais auparavant, toutes les radios de Sévaré et de Mopti avaient annoncé la nouvelle : le lancement de la campagne de ‘‘Soumi’’. Et cette campagne des radios a porté fruit. Car le stade Bareima Bocoum a refusé du monde.

Depuis 14 heures, sous un soleil de plomb, les différentes associations et clubs de soutien à ‘’Soumi ‘’ avaient pris leurs quartiers au stade, dans une ambiance festive. A la même heure, les jeunes, les femmes et les vieux habillés aux couleurs de l’URD convergent vers le stade, avec un seul nom sur leurs lèvres : Soumaila Cissé.

A 15 heures, le stade était noir de monde. Une brochette d’artistes, de toutes les aires culturelles de la région ou presque, prennent d’assaut la pelouse du stade.

C’est dans cette ambiance festive que Soumaila Cissé fait son entrée au stade. Accompagné de son épouse, Astan Traoré et d’une forte délégation, composée des cadres du parti et des notabilités de la ville, il fait le tour du stade. Avant de prendre place dans les loges officielles.

Un plan Marshall pour le Mali

Les choses sérieuses commencent, avec la lecture du saint Coran suivie de l’exécution de l’hymne du parti. Le bal des discours s’ouvre par celui du secrétaire général de la section URD de Mopti, qui a souhaité la bienvenue aux populations de Mopti, aux militants et aux représentants des partis politiques alliés venus de tous les coins et recoins du Mali.

A noter qu’une vingtaine de partis politiques, membres du FDR, décident de soutenir, dès le premier tour, la candidature de Soumaïla Cissé. Il s’agit entre autres, du FCD, du PIDS, du PSP, du PDES, du PDJ, du PRDT, du PE, du PADI, du PEP, du MCD, du  FDN, du FNJM, du PS Yelen-koura, du réseau ANNYA. S’y ajoutent une centaine d’associations, de mouvements et de clubs de soutien.

Selon le représentant du FDR, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, ces partis accordent leur électorat à Soumaila Cissé, parce qu’ils le considèrent comme l’homme de la situation.

Pour le président de l’URD, l’honorable Younoussi Touré, Soumaïla Cissé est la solution pour les Maliens conscients de la gravité de la situation que traverse le Mali. Mais aussi, pour toute l’Afrique de l’ouest menacée par le terrorisme et le narco-trafic. Il invite les populations de Mopti à retirer leur carte d’électeur, afin d’assurer la victoire à Soumaïla dès le premier tour. Le «tako kelen pour Soumi» reste le slogan des jeunes et des femmes de Mopti.

Soumaila Cissé était le dernier à prononcer son discours. Un discours riche en promesses et en engagements pour le Mali.  «Refondation, un Mali nouveau, plein-emploi, réforme de l’école, paix, développement, croissance économique, union et cohésion sociale… » étaient les maîtres- mots de son discours.

Dans son allocution fort applaudie, Soumaila Cissé se dit prêt à remettre le Mali sur les rails à travers «le Pacte pour l’émergence du Mali». Un pacte basé sur son «programme pour un Mali nouveau». Il s’agit d’un ambitieux plan pour la refondation de l’éducation, la croissance  économique et des investissements, la révolution agraire et l’emploi. Ce plan inclut la santé et l’assainissement. Bref, il s’agit d’un véritable « plan Marshall » pour le Mali.

« Faire du Mali, le cœur de l’Afrique »

C’est aussi un autre engagement pris par ‘‘Soumi’’ à Mopti. Il s’agit d’une grande bataille qu’il entend mener  pour bâtir une société de richesses et d’emplois. S’y ajoute la construction d’un avenir meilleur pour tous les enfants du Mali. «Je peux vous garantir que sur ce point, je resterai ferme et intransigeant. Le 28 juillet, il ne s’agira pas, seulement, de choisir un nouveau président de la République. L’enjeu, c’est aussi d’ouvrir le chemin d’une nouvelle espérance pour notre peuple » a-t-il ajouté.

Autres promesses faites par le candidat de l’URD : la création de 500 000 emplois pour les jeunes et 500 000 projets pour les femmes dans les cinq prochaines années. Selon lui, ces engagements peuvent paraitre ambitieux ; mais ils sont, dit –il, à sa portée. Et de rappeller dans un tonnerre d’applaudissements, sa phrase fétiche : «je ferai, ce que je dis et dirai ce que je fais !»

Par ailleurs, le candidat de l’URD prône, comme le veut son parti, l’union et la cohésion sociale. A l’en croire, le pire ce n’est pas la crise. Le pire, ajoute-t-il, serait que les Maliens n’arrivent pas, ensemble et unis, à en tirer les leçons pour poser les fondations du Mali nouveau. En tout cas ‘’Soumi’’ entend relever tous ces défis avec tous les démocrates et républicains, avec les jeunes et les femmes du Mali. Le Mali, a-t-il rappelé, a plus que jamais besoin de tous ses fils pour retrouver le chemin du développement et de la croissance économique. «C’est dans l’unité d’action que nous ferons le Mali »a-t-il indiqué.

Il demande aux Maliens, qui croient en l’avenir du Mali, de croire à son projet de société, qu’il considère comme étant la clé du progrès. Pour ce faire, il exhorte chaque militant de l’URD à être son propre directeur de campagne, son propre leader d’opinion, auprès de ses amis, de sa famille, de ses collègues de travail ou camarades de classe. «Si chacun de nous fait ce qu’il doit faire, le 28 juillet, le Mali commencera sa marche triomphale vers l’émergence et le renouveau» a-t-il conclu.

Rappelons que le candidat n’avait pas fini de lire son discours que la pluie s’est invitée à la fête. Bon présage, selon les anciens.

Aboubacar Berthé 

Source: Canard Déchainé