En avril dernier, Moussa Mara déclarait sa candidature à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. A moins de deux mois du scrutin, l’ancien Premier ministre, a décidé de se retirer de la course à Koulouba pour se rallier à Cheick Modido Diarra. Mara fustige la « non-gouvernance » d’IBK et dénonce la « mauvaise direction » prise par Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé.
Apparemment Moussa Mara voue un amour fou à Cheick Modibo Diarra. Pressenti pour donner du fil à retordre au président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, lors de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain comme il l’avait fait par le passé notamment lors des législatives de 2007. Celui qui dit aspirer au « changement » semble voir un autre candidat mieux placé que lui et qui incarnerait ce changement. » Comme nous l’avons dit en novembre à l’issue du congrès ordinaire de Yelema, le changement auquel nous aspirons ne peut pas être porté par un seul parti. Il nécessite que des personnalités se regroupent et choisissent l’une d’entre elles pour incarner ce changement. Nous avons toujours dit que nous étions prêts à la soutenir, même si elle n’est pas issue de nos rangs », expliquait à Jeune Afrique l’ancien maire de la Commune IV.
A ses yeux, Cheick Modibo Diarra apparaît comme quelqu’un de crédible sur lequel on peut compter. D’où son choix pour l’ancien chef du gouvernement de la Transition. « Il illustre aussi le changement auquel nous aspirons : il est « neuf », non issu du sérail politique, et il a un corpus idéologique proche du notre, notamment en matière de lutte contre la corruption », argumente-t-il.
Ancien ministre de l’Urbanisme puis Premier ministre d’IBK, Mara donne l’impression d’être déçu de la gestion du pays par le président de la République. » Il donne l’impression d’être étranger dans la gestion de l’Etat. Le président fonctionne, comme s’il n’était pas intéressé par son pays. Sur tous les grands dossiers (le Nord, la lutte contre la corruption), nous ne sentons aucune prise en main. Je lui reproche sa gestion qui ne changera pas. La situation se dégrade. L’avenir de notre pays est en cause. »
Pour apporter du sang neuf et remettre le Mali sur de bons rails, Mara estime que des leaders politiques de l’opposition, surfant sur une vague d’impopularité du président sortant, qui croient que leur heure a enfin sonné, sont loin d’être ceux qui incarnent le changement tant prôné par les Maliens.
» Ils ne représentent pas le changement auquel nous aspirons. J’estime que leur stratégie qui consiste uniquement à avoir le président en ligne de mire est électoralement risquée. Cela les fait passer pour des agités qui prônent les manifestations de rue. Les Maliens aiment le consensus, le calme et la tranquillité. Ils refusent les extrêmes. Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé ne sont pas entrain de prendre la bonne direction. Leurs discours pourraient se résumer par « ôte-toi de là que je m’y mette ». Mais ce qu’ils vont y faire, ils ne le disent à personne. Ils n’ont pas d’autre projet, que de remplacer IBK. »
Candidat à l’élection présidentielle de 2013 avec 1,53 % des voix, Mara dont l’allié Cheick Modibo Diarra avait recueilli 2,14 % des voix en 2013, attribue à leur coalisation un projet ambitieux et salvateur. « Notre projet est de changer le système qui a enlisé le Mali, depuis une trentaine d’années et dont ils sont tous membres, IBK comme eux. « .
Alassane Cissouma (Stagiaire)
Les Echos