À quelques encablures de l’élection présidentielle, les crocs-en-jambe et les coups de poing intempestifs ne cessent d’animer la scène politique et sociale malienne. Si l’opposition se base sur le bilan calamiteux d’IBK pour l’inviter à renoncer à sa candidature, le clan de Mandé Massa de Sebenikoro pense qu’il pourra mieux faire avec un autre mandat.
Si la fameuse histoire de la révision constitutionnelle a obligé Koulouba à s’incliner devant ses rivaux politiques en sursoyant au referendum du juillet 2017, le parti présidentiel et ses alliés sont désormais à pied d’œuvre pour remporter les élections du 29 juillet prochain. Même si le Président IBK n’a pas encore annoncé directement sa candidature, des mouvements et associations partisans regroupés sous ces vocables «Aw ko Boua», « Boua ta Bla», «IBK, une chance pour le Mali », etc. ont brusquement donné le ton de contre-attaque à l’opposition. De son passage à Ségou pour l’inauguration des infrastructures routières sous fond d’achats des consciences, tout indique qu’IBK est déjà en pleine période de campagnes électorales couvertes par la télévision nationale, ORTM. Les gestes et réactions d’IBK sont indicateurs d’un signe positif prouvant à suffisance qu’il sera candidat à sa propre succession : «J’ai fait les sept tours de la Kaaba pendant que ceux qui disent que Boua Ka Bla dormaient ici », réplique-il à ses détracteurs. Alors, qui des partisans ‘‘Boua kabla’’ et ceux de ‘‘Boua ta Bla’’ triomphera ? Un rendez à ne surtout pas manquer! Pour amener IBK à renoncer, de gré ou de force, à sa candidature, l’opposition, épaulée par le Collectif des Défenseurs de la République, est en ordre de bataille. Ainsi, le chroniqueur populiste Mohamed Issouf Bathily, auteur du terme «Boua ka Bla» a fait plus d’une centaine de meetings dont le seul but est d’inculquer dans les esprits des populations analphabètes l’idée selon laquelle « Tout sauf Boua en 2018». Cela, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays .Et cela sans oublier les agissements des autres activistes sur les réseaux sociaux. Aussi, après le communiqué du parti de Tiébilé Dramé faisant état d’un Rapport sur la situation sécuritaire du pays en 2017 qui dévoilait que plus 2108 personnes ont péri depuis 2013 sans compter les blessés. Le mercredi dernier, le Bureau Politique National du PARENA (parti politique de l’opposition) a, pour la énième fois, donné un nouveau coup dur à Boua. Dans son Rapport intitulé « Achat d’équipements pour l’armée malienne. MICMACS ET DETOURNEMENT : 1 hélicoptère Super Puma payé en espèces, le mystère des avions brésiliens »,le Rapport évoque le dossier d’achat d’hélicoptères super puma «payé en espèces » et le « mystère des avions brésiliens » .
Des informations selon lesquelles les dépenses militaires dans le cadre de la Loi de la Programmation Militaire, qui était considérée comme un exploit d’IBK, ont donné lieu à des détournements de fonds publics et d’actes de surfacturations. Selon le parti du Bélier blanc, il vient d’être étalé à la place publique et en pleine journée, la délinquance financière du régime d’IBK. Selon Tièblé Dramé, le Mali a signé un contrat de 88,7 millions de dollars soit environ 51,682 milliards de nos francs pour l’acquisition de six avions militaires de guerre « Super Tucano » .Selon lui, « Au lieu de 51,7 milliards initialement prévus , le contrat de juin 2015 a fait l’objet de 53,302 milliards FCFA d’engagement et de mandatement entre 2015 et 2017 entre les services financiers de l’État », a-t-il entonné, avant de se questionner sur les traces des deux autres avions de guerres, car sur les 6 l’État n’a d’abord reçu que 4 depuis le jour de l’achat. Le conférencier Dramé de l’opposition parle de 15 pilotes formés à 250 millions chacun par le Gouvernement, alors que, selon les investigations, les frais de formation d’un pilote sont de 15 à 20 millions de francs CFA.
Seydou Konaté : LE COMBAT