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Présidentielle de 2018 : IBK doit nous éviter une débâcle aux conséquences dramatiques

A quelques cinq mois de la présidentielle, beaucoup d’incertitudes planent sur la tenue régulière et sécurisée de ces joutes. Aussi, l’Union Européenne pose des conditions adéquates pour l’envoi d’une mission d’observation lors du scrutin de juillet prochain. A quoi s’en tenir donc ?

Au sortir de la présidentielle de 2013, Soumaïla Cissé s’est rendu chez IBK fraichement élu en lui rendant ses hommages. Mais, il avait déjà fait le bilan des élections et il n’a pas hésité à émettre des idées pour l’amélioration des prochaines joutes.

En effet, dans cette même veine, l’Union Européenne a émis des réserves en 18 points pour l’amélioration du processus électoral. Pourtant, nous sommes à cinq mois de la présidentielle où rien ne semble au top. L’interview accordée par Soumaïla Cissé à nos confrères du Journaldumali.com en atteste. Lisez plutôt !

« L’Union européenne vient de poser un ultimatum au gouvernement malien, afin qu’elle respecte les remarques faites à la suite de la présidentielle de 2013, comment analysez-vous cette sortie ?

            En 2013, à la suite des élections présidentielles, l’UE a déposé un rapport sur les élections, dans lequel elle a fait une série de remarques en 18 points pour améliorer le processus électoral au Mali. Le gouvernement du Mali depuis quatre ans et demi aurait dû analyser cela, et échanger avec les différents acteurs pour améliorer le système. Cela n’a pas été fait. Dans le rapport, l’UE a particulièrement épinglé la Cour constitutionnelle. Nous avons vu à Niono, Gao, Djenné, pour ne citer que ceux-là des personnes qui ont gagné des élections avec plus de 54% des voix, mais qui au final ont été éliminé par la Cour Constitutionnelle et nous savons tous que c’était profondément injuste.

            À l’opposition, nous avons demandé au temps du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, une commission paritaire pour améliorer le système. Il y a 15 experts qui ont été désignés pour travailler sur la question. Cette commission est composée de quatre membres de la majorité, quatre de l’opposition, autant pour les partis dits du Centre et trois du ministère de l’Administration Territoriale. Ces 15 personnes travaillent déjà depuis quelques semaines, mais malheureusement la majorité présidentielle boycotte ces réunions. Ce qui nous amène à penser qu’elle préfère organiser la fraude que de préparer des élections transparentes. Dans d’autres pays, c’est plutôt l’opposition qui boycotte, mais chez nous c’est la majorité. C’est pour vous dire que les remarques malheureusement de l’UE sont fondées.

Estimez-vous que cela représente une menace pour l’élection ?

            Ceci introduit une menace claire sur les élections, parce que si l’UE refuse d’assister aux élections, il y a malheureusement des chances qu’elle refuse de financer et dans son sillage elle peut entraîner les autres partenaires, comme les Etats européens, les Etats-Unis ou même les grandes institutions. Ce n’est pas une bonne chose, il appartient au gouvernement de réagir rapidement.

Quelles pourraient être les conséquences d’une élection sans observateurs ?

            Cela entacherait la crédibilité du Mali. Une élection non-crédible crée des doutes, des troubles ce qui peut malheureusement aboutir à une crise électorale, mais aussi et surtout cela peut créer des difficultés avec nos principaux partenaires pour le financement des projets. Nous serons bien avisés de régler cette situation rapidement, nous avons le temps de l’améliorer, une commission est déjà en place pour cela, à condition bien sûr que tous les acteurs soient intéressés par une élection transparente et crédible.»

Quoi qu’il en soit, mieux vaut tard que jamais. Cette sortie du Chef de file de l’opposition peut avoir son pesant d’or au sortir de la présidentielle. Pour nous éviter un désarroi, il sera aisé de prendre en compte toutes ces remarques avant qu’il ne soit tard. Car, l’enjeu de cette élection s’avère grandiose. Puisqu’ils seront des candidats aguerris face à un homme qui avait eu l’estime de la presque totalité des couches sociopolitiques du pays. Qui aujourd’hui est lâché par plusieurs de ces entités. Notamment, la junte, des religieux, des alliés politiques. D’ailleurs, il faut signaler un fait très rarissime qui se produit actuellement au Mali. Il s’agit de voir partir les alliés un à un au moment où le président sortant cherche un second mandat. Puisque généralement, ce qui est ordinaire, c’est de voir agrandir les rangs de la majorité présidentielle.

En tout état de cause, candidat ou pas, le président IBK doit tout mettre en exergue pour nous éviter des angoisses au sortir de la présidentielle de 2018.

Boubacar DABO

 

Par Zénith Balé

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