L’ancien Premier ministre Moussa Mara a annoncé, le lundi dernier, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 29 juillet. “Je remets en cause la gestion de mon pays des cinquante dernières années. Je suis candidat pour mieux gérer le Mali”, a déclaré celui qui a été Premier ministre d’avril 2014 à janvier 2015 et ancien maire de la commune IV de Bamako. Décidément, les candidats à la prochaine élection présidentielle du 29 juillet 2018 se bousculent devant le portillon. Le dernier à se déclarer n’est autre que Moussa Mara, ancien premier ministre.
Ainsi, pour la deuxième fois, le président de Yelema brigue la magistrature suprême. Il explique sa volonté d’accéder à la plus haute fonction par son désir d’apporte de l’apaisement dans la pratique politique. « Pour essayer de panser les plaies de notre pays, plaies ouvertes par des luttes politiques des cinquante dernières années, par des rébellions successives, par un fonctionnement étatique, qui au lieu de protéger et d’aider les plus faibles, a plutôt brimé, frustré et insatisfait les Maliens. Donc, essayer de cicatriser les plaies de notre pays, d’unir les Maliens, car sans unité on ne peut pas s’en sortir ». Pour l’ancien Premier ministre, sa candidature répond aux défis actuels auxquels est confrontés le Pays. « Je suis né d’un père chrétien et d’une mère musulmane. Ma famille est très diverse et accueille des ethnies de l’ouest, du sud, du centre et du nord. J’ai été élevé sous l’autorité très stricte et la bienveillance de ma mère principalement dans un environnement où la discipline, l’humilité, le respect d’autrui et de la différence étaient de rigueur, ce qui est un atout dans la situation actuelle», affirme Moussa Mara. Selon le leader de Yelema, sa connaissance profonde du pays et sa proximité des populations est un autre atout qui plaide à sa faveur «Je continue encore aujourd’hui quotidiennement et inlassablement à recevoir, à écouter et à apprendre des Maliens et à m’efforcer de contribuer à la résolution de leurs problèmes quelles que soient leurs appartenances politique sociale ou religieuse », assure Mara qui se dit persuadé que le changement viendra avec l’instauration de nouvelle pratique dans la gouvernance. Une gouvernance exemplaire, équitable et soucieuse de tous que nous réussirons à libérer le potentiel de notre pays tout en réaffectant nos ressources à des projets qui profitent à tous. Pour cela, l’ancien Maire de la Commune IV voudrait s’appuyer sur la décentralisation car, dit-il, « le Mali ne doit pas se résumer uniquement à Bamako ». La décentralisation « effective et profonde » serait la clé du développement local. En effet, soutient le candidat déclaré à la présidentielle du 29 juillet 2018, «aucun citoyen, aucun territoire, aucune zone rurale ne doit être laissé pour compte ; les besoins des Maliens doivent être satisfaits là où ils vivent pour qu’ils ne soient pas obligés de venir dans la capitale pour se soigner ou pour trouver un emploi ». Mara, ancien allié de IBK Déjà candidat à la présidentielle de 2013, Moussa Mara avait recueilli 1,53 % des voix au premier tour. Il avait ensuite rejoint IBK, dont il sera s ministre de l’Urbanisme, de septembre 2013 à avril 2014, puis Premier ministre, d’avril 2014 à janvier 2015. Son passage à la tête du gouvernement restera marqué par son voyage à Kidal, en mai 2014. Ce déplacement qu’il avait initié avait dégénéré en affrontements meurtriers entre rebelles touaregs et militaires maliens, lesquels avaient été contraints d’abandonner la ville à leurs adversaires. Remplacé en janvier 2015 par Modibo Keïta, Moussa Mara s’est ensuite progressivement éloigné d’IBK. Il a durci son discours à l’égard de son ancien allié au fil des mois et n’hésite plus aujourd’hui à affirmer que « le temps du ‘président Miracle’ est révolu ». « Le couple n’a pas fonctionné, manifestement, puisque j’ai été démis de mes fonctions de Premier ministre neuf mois après avoir commencé. Mais aujourd’hui, cela n’est pas le plus important. C’est : qu’est-ce que nous devons poser comme actes ? », indique l’ancien PM, avant de prendre des engagements. « Je m’engage à déployer toute mon énergie pour restaurer la confiance entre nous, indispensable au rassemblement et à l’unité nationale”, déclare-t-il, disant mettre “au centre” de sa candidature “les problèmes de sécurité qui empêchent le Mali de se développer. « J’ai un projet pour mon pays. J’ai des solutions pour mon pays. Ensemble, nous allons reconstruire le Mali, le Mali nouveau”, a assuré M. Mara.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube