A l’issue de sa conférence nationale tenue le 19 mai 2018, à Maeva Palace, Tiemoko Sangaré, Président de l’ADEMA, a invité le CE à soutenir la candidature de IBK, aux élections présidentielles du 29 juillet 2018. Mais, tout porte à croire que Dramane Dembélé et Kalifa Sanogo, ne sont pas de l’avis de Tiemoko Sangaré et seront probablement des candidats le 29 juillet 2018.
Le CE ADEMA s’aligne derrière IBK. Et, c’est dommage pour les canards boiteux. Mais les prochains jours seront riches et même très riches du côté de la ruche. Abeilles et frelons ne manqueront d’engager une empoignade qui sera riche d’enseignements.
Kalifa Sanogo, depuis sa ville de Sikasso, avait dit qu’il sera candidat, avec ou sans le soutien de l’ADEMA. Avec cette décision du CE, il sait désormais à quoi s’en tenir. Mais, celui qui pose problème est Dramane Dembélé. Celui-là même qui taxe les autres militants de l’ADEMA qui ne sont pas de son avis d’être des frelons, risque de se faire éjecter du parti. Contrairement à ce qu’il pense l’enjeu est de taille. Et, nous sommes surpris de voir que Dramane Dembélé qui prétend vouloir diriger le Mali, n’a pas eu la capacité de lire entre les lignes ou d’écouter entre les discours, pour savoir qu’il n’a pas et qu’il n’aura jamais le soutien des barons de l’ADEMA dans ce combat perdu d’avance.
Ayant gouté aux délices du pouvoir et dirigé le pays pendant les 10 ans de Alpha Oumar Konaré, accompagné ATT pendant autant d’années et s’étant mis à table avec IBK pendant 5 ans, l’ADEMA n’est un parti qui va quitter sans faire la vaisselle.
Tous ceux qui demandent aujourd’hui à l’ADEMA d’avoir une candidature à l’interne, pensent-ils que c’est de gaité de cœur que les barons de l’ADEMA ont décidé de soutenir IBK. Non, nous ne le croyons pas. Les barons savent qu’une candidature à l’interne, dans la situation actuelle du pays et du parti, serait synonyme de l’éjection de l’ADEMA de la gouvernance du pays. En effet, en 2018, quelque soit le candidat de l’ADEMA, le parti n’a aucune chance de remporter le pouvoir. Face à une telle évidence, accompagné IBK est un choix judicieux, quand on se souvient de la déclaration de Feu El Hadj Oumar Bongo, ancien Président du Gabon : « On n’organise pas une élection pour la perdre ».
Avec IBK, les barons de l’ADEMA son sûr d’une chose : « se maintenir dans le dispositif de la gestion du pouvoir, afin de se donner les moyens pour sa reconquête ». Mais, Dramane Dembélé qui doit avoir d’autres motivations que lui seul sait, ne l’entend pas de cette oreille.
Il s’entête après la Conférence nationale extraordinaire du samedi 19 mai 2018. « Les délégués, dont les sections sont pour un candidat ADEMA bon teint, qui veulent encore persévérer sont conviés à une concertation au mémorial Modibo Keita, le lundi 24 mai 2018 à 14 heures. Ensemble sauvons l’ADEMA-PASJ ». C’est en ces termes que Dramane Dembélé sur sa page Facebook a invité ses camarades à une concertation. Mais en réalité, en lieu et place d’une concertation, tout porte à croire que Dramane Dembélé va venir leur annoncer qu’il sera investi candidat de « la résistance » le 25 mai 2018. Des affiches confectionnées à cet effet circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Même si ces affiches gardent les couleurs de l’ADEMA, l’on n’y voit nulle part l’Abeille esseulée. Même si cette affiche fait appel aux « militants, militantes et sympathisants attachés aux idéaux du parti africain pour la solidarité et la justice », qu’elle invite à se mobiliser « pour la candidature du camarade Dramane Dembélé à l’élection présidentielle de juillet 2018 », elle ne le fait pas au nom de l’ADEMA. Cet appel est lancé au nom d’un « Mouvement d’appel à la candidature du camarade Dramane ». Même si cette affiche fait référence à une candidature interne, elle ne fait aucune référence à l’ADEMA. Est-ce en prévision d’un futur conflit que les concepteurs de l’affiche ont ainsi opté ? Ou tout simplement, ils ont peur de se faire éjecter de l’ADEMA, pour indiscipline politique, par le non respect d’une décision du CE, qui plus est une décision d’une conférence nationale extraordinaire.
Dramane Dembélé doit être prudent et même très prudent. En décidant de ramer à contre courant de la décision du CE ADEMA, il joue sa carrière politique dans la ruche.
Il faut dire que lors de la conférence nationale extraordinaire de l’ADEMA, les délégués avaient le choix entre 7 propositions. Ce sont : Faut-t-il persévérer dans le choix d’un candidat interne ? Est-t- il encore possible d’investir un candidat consensuel et rassembleur avec possibilité de soutien au 2ème tout ? Faut-t- il traduire au contraire l’accompagnement politique actuel en soutien électoral dès le 1er tour ? Dans quelle posture le parti pourra t-il mieux assumer sa part de responsabilité du quinquennat qui s’achève ? Est-t- il possible au parti de se retrouver en cette fin de mandat dans une posture d’opposant ? Quelle est l’option la plus favorable à l’unité, à la cohésion et au rayonnement du parti ? Comment contribuer au mieux à l’option de rassemblement des forces vives de la nation en vue de faire face aux grands défis et enjeux de l’heure dont l’unité nationale et la cohésion sociale ?
Mais, sans attendre que les délégués se prononcent, le secrétaire politique de l’ADEMA, a laissé entendre que : « l’option visant à engager, dès à présent, un dialogue responsable avec le candidat IBK, le RPM et toutes les forces démocratiques semble être la meilleure car elle offre l’avantage de renforcer notre pôle d’attraction, de maintenir la cohésion et d’éviter l’isolement du type “le tout sauf l’ADEMA” ».
Assane Koné
Source: notrenation