Après le départ de certains caciques du parti, L’ADEMA-PASJ est en phase de redynamisation de ses structures etde rénovation de sa gouvernance. La rénovation est vue différemment selon qu’on soit de telle ou telle tendance, d’où la convoitise de sa présidence.Votre journal, fidèle à sa ligne éditoriale,tente un classement inédit en trois catégories des futurs prétendants au poste de président de l’ADEMA-PASJ vus sous l’angle de leurs coefficients personnel, politique et de proximité avec le pouvoir.
L’une des résolutions de la dernière réunion extraordinaire du Comité Exécutif de l’ADEMA a été la fixation de la date du congrès. Longtemps annoncée, mais plusieurs fois reportée, le CE ADEMA a finalement fixé par une lettre circulaire la date du congrès aux 27, 28 et 29 mars prochain. Cette fois-ci sera certainement la bonne afin de doter le parti d’une direction plus légitime et plus respectueuse de la légalité statutaire du parti. C’est cette nouvelle direction qui devra s’atteler à l’organisation des prochaines élections communales et régionales dont la date vient être fixée au 26 Avril 2015.
Les militants ADEMA s’interrogent de plus en plus sur l’avenir de leur parti. C’est pourquoi ils sont nombreux à élever la voix pour sa redynamisation.
En effet, à deux mois de la tenue du congrès de l’ADEMA, la ruche vibre au rythme des bourdonnements d’ambitions de ses abeilles et de ses frelons qui se sont déclarés ou qui pourraient se porter candidats au poste de président. Voici par catégorie les probables prétendants : les favorisrestent Tiémoko Sangaré, Moustapha Dicko et Boubacar Bah dit Bill. Les secondes chances ont pour noms Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Cheichna Seydi Hamadi Diawara. Les gros outsiders sont Abdel Karim Konaté dit Ampé, Dramane Dembélé et Abdoulaye Garba Tapo.
Les favoris
Tiémoko Sangaré : 3e vice président au dernier congrès ordinaire du parti, il est devenu président par intérim après la démission du 2e vice président Sékou Diakité et celle du 1e vice président Ibrahima N’Diaye. Membre fondateur de l’ADEMA, député, président du groupe parlementaire du parti à l’Assemblée Nationale pendant la première législature du président Alpha Oumar Konaré. Il démissionna en 1994 pour créer avec feu Mohamed Lamine Traoré, le MIRIA. A la fin du 2e mandat d’AOK il signe son retour dans sa famille originelle et sera ministre de l’Agriculture et de l’environnement sous ATT. Pétri d’expérience, M. Sangaré aurait le soutien du Pr Dioncounda Traoré et de certains caciques du parti. Mais selon ses détracteurs, il trainerait derrière lui cette tare d’avoir quitté le navire et de n’être pas capable d’insuffler une nouvelle dynamique au parti. On ne lui pardonne pas d’avoir quitté l’ADEMA quand on avait le plus besoin de lui.
Moustapha Dicko, le seul point commun entre lui et Tiémoko est leur appartenance au même corps enseignant. M. Dicko est le secrétaire général de la section ADEMA de Douentza depuis des lustres. Ancien ministre de l’Éducation sous Alpha Oumar Konaré, député et ancien parlementaire panafricain. Il sera à nouveau rappelé comme ministre de l’Éducation de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sous IBK. Il est secrétaire aux relations extérieures du Comité Exécutif et secrétaire général de la commission nationale pour les cultures africaines et la Francophonie auprès du président de la République. Si ses partisans ne tarissent pas d’éloge à son égard, en plus du fait d’être membre fondateur, on dit qu’il est resté fidèle au parti. Ses détracteurs par contre le trouvent peu travailleur et peu sociable. Moustapha Dicko aurait le soutien des rénovateurs et du régime parce qu’ayant affiché dès le premier tour son soutien à IBK.
Boubacar Bah dit Bill, il serait le troisième favori s’il se portait candidat et pourrait faire basculer les choses en sa faveur. Président de l’Association des Municipalités du Mali et de surcroit Maire de la commune V, il a plus d’un tour dans son sac. Surnommé Robert Mugabe pour être depuis plus de dix ans secrétaire général de la section V ADEMA du District de Bamako, c’est un homme de rigueur taxé de très autoritaire, il serait est hostile à toute forme d’opposition. Connu pour son franc parlé, il a le courage de ses idées et une forte conviction politique et idéologique. Ses détracteurs disent de lui qu’il est très rancunier et acceptera difficilement la collaboration avec les camarades dont il a peu d’estime.
Les secondes chances
Les secondes chances ont pour noms : Ali Nouhoum Diallo, Mme SyKadiatou Sow et Cheichna Seydi Hamadi Diawara. Tous ces trois sont des membres fondateurs du parti. Ils ont tous une bonne réputation d’intégrité et d’engagement militant.
Professeur Ali Nouhoum Diallo et Mme Sy Kadiatou Sow connaissent le parti et sont réputés être de véritables combattants et visionnaires quant au troisième, malgré qu’il soit distant des structures, on dit qu’il est intègre, travailleur et rigoureux capable donc d’être une solution á l’ADEMA. Donc tous trois pourraient être de bonnes pièces de rechange. Mais tout indique que si leur candidature n’est pas portée ou suscitée par les militants qui croient à leurs valeurs intrinsèques, ils pourraient ne jamais se présenter à cause de leur intelligence politique et de leur sens de la mesure.
Les Gros outsiders
Le dernier groupe est celui des gros outsiders au nombre de trois. Il s’agit de Dramane Dembélé, Abdel Karim Konaté et Abdoulaye Garba Tapo. Ils pourraient tous surgir de l’ombre si les circonstances le favorisent.
Dramane Dembélé, pour rappel, a été candidat de l’ADEMA aux dernières élections présidentielles à la surprise générale de tous. Aujourd’hui ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, il pourrait penser que son étoile brillerait encore en remettant sa carte en jeu pour tenter de contrôler le parti et assouvir son dessein présidentiel auquel il n’a jamais renoncé. Sa qualité c’est son courage, comme tout leader du mouvement estudiantin, Dra, affectueusement appelé par ses partisans, est audacieux et avec la nouvelle donne, il est capable de rééditer l’exploit de 2013. Ses détracteurs par contre pensent qu’il n’a pas une grande capacité et une maturité politique avérée pour sortir le parti du gouffre en plus qu’il trainerait des casseroles derrière lui suite á la sa gestion de la DNGM.
Abdel Karim Konaté, actuel ministre de l’Industrie et du commerce, M. Konaté est le secrétaire général adjoint du Comité exécutif de l’ADEMA. Considéré comme l’un des bailleurs de fonds du parti, Ampé, ainsi appelé par ses intimes est un fin calculateur, il n’a jamais pris l’initiative d’un match, mais il a toujours été du côté des gagnants. Il pourrait être le cheval de Troie, donnez l’apparence inoffensive et troubler l’ordre.
Abdoulaye Garba Tapo, Me Tapo est un émérite avocat, il est vice- président au Comité exécutif de l’ADEMA, ancien ministre de la Justice il a fait ses preuves sous ATT, Il a une grande capacité de réflexion et d’anticipation, de nature calme, il est un homme affable, courtois et disponible pour le parti. Ses détracteurs lui rebattent les oreilles de cette histoire de militant de la 25e heure. Il n’est pas membre fondateur de l’ADEMA, il a dissout son parti, le RND dans l’ADEMA et depuis est resté fidèle au parti. Il pourrait être un recours pour sortir l’ADEMA de ses querelles claniques.
En définitive, le combat s’annonce épiqueet vivement le congrès prochain pour nous édifier.
Youssouf Sissoko
source : Inf@sept