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PRÉSENTATION DU PLAN D’ACTION DU GOUVERNEMENT Le Premier Ministre Choguel Maïga convainc les membres du CNT

PRÉSENTATION DU PLAN D’ACTION DU GOUVERNEMENT Le Premier Ministre Choguel Maïga convainc les membres du CNT Le Plan d’Action Gouvernemental du Premier Ministre, le Dr Choguel Kokalla Maïga présenté le vendredi 30 juillet a été adopté lundi dernier par une large majorité des membres du Conseil National de Transition (CNT).

Six (06) semaines après sa nomination et la formation du Gouvernement, le Premier ministre était devant le CNT pour présenter le Plan d’Action du Gouvernement. Cette démarche est la traduction de la volonté du Gouvernement de renforcer les relations fonctionnelles et inter institutionnelles, dans un esprit d’écoute mutuelle et de courtoisie démocratique ; mais également de sa détermination à s’attaquer à la résolution des crises qui fragilisent notre pays, déjà vulnérable face aux chocs sécuritaire, sanitaire, économique, climatique et environnemental. Dans sa déclaration liminaire, Dr Choguel Maïga a dit que la Patrie se trouve à la croisée des chemins et qu’il nous incombe d’avancer, en ayant découvert et déblayé la voie menant au salut. Selon lui, c’est comme si, une décennie durant, le sort n’a cessé de s’acharner contre nous. A cet effet, le Plan d’Action du Gouvernement est bâti autour de quatre (04) grands axes : Le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, Les réformes politiques et institutionnelles, L’organisation des élections générales, La promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité, Ce Plan d’Action est décliné en neuf (09) objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de Deux Mille Cinquante Milliards Soixante Trois Millions de Francs (2 050 063 000 000 F) CFA. Il tient également compte des délais temporels de la Transition et est fondé sur trois piliers : le pilier sécuritaire, le pilier politique et le pilier social. Le Mali, notre patrie, est semblable à un grand corps malade nécessitant une thérapie de choc. Il éprouve aujourd’hui trois besoins indispensables à sa survie : la Sécurité, la Justice, la Refondation. Le besoin de sécurité est au cœur du premier axe du Plan d’Action Gouvernemental. L’objectif principal est de répondre à l’aspiration profonde de notre peuple à la paix, à la quiétude, au Vivre Ensemble, à la cohésion sociale. Cette aspiration est mise à rude épreuve par le terrorisme, l’insécurité et toutes les formes de menaces contre l’existence humaine. Malgré les succès indéniables enregistrés par les Forces Armées Maliennes (FAMas) et leurs Alliés, ces menaces continuent à endeuiller notre peuple au quotidien. La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sera poursuivie avec détermination. Pour ce faire, le Gouvernement s’engage, ici et maintenant, de manière résolue, à mettre tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des forces de Défense et de Sécurité, aux fins de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes. A cet effet, les actions prioritaires vont concourir à renforcer les effectifs des forces de Défense et de Sécurité, de moderniser leurs équipements et infrastructures et d’améliorer le parcours du recrutement, en passant par la formation, l’entraînement et l’aguerrissement. La stratégie DDR (Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion) sera accélérée. Les opérations d’envergures seront menées sur l’ensemble du territoire national. Elles permettront de créer des bulles à travers les Pôles de Sécurité, de Développement et de Gouvernance (PSDG) dans les régions de Mopti, de Ségou et du Nord. Toutes ces actions conduiront à un maillage sécuritaire, qui permettra le retour de l’Administration et des services sociaux de base dans les zones affectées. Enfin, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre intelligente, et la relecture de manière consensuelle, de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger aux fins de son parachèvement. Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif. Dans le même esprit, seront retenues les conditions politiques et sociales du consensus nécessaire à la relecture de certaines de ses dispositions que la pratique et le temps rendent inéluctables, et cela conformément au mécanisme prévu par l’Accord. La deuxième thérapie, dont notre pays a besoin est une profonde Refondation. C’est pourquoi les réformes politiques et institutionnelles constituent l’essentiel du deuxième axe du Plan d’Action du Gouvernement. Les crises cycliques, l’instabilité politique constatée tout au long des trois décennies de pratique démocratique, l’insatisfaction générale face à l’État qui ne rassure pas et qui n’inspire pas confiance pour beaucoup de nos concitoyens, démontrent l’ampleur du mal et la nécessité de réformes en profondeur. L’impérieuse nécessité des Réformes pour rénover non seulement le cadre politique, adapter les textes fondamentaux de la République, mais aussi doter notre pays d’institutions fortes et légitimes permettront une stabilité politique et une paix sociale durables dans notre pays. Dans cette optique, le Gouvernement va s’atteler à l’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue national Inclusif, Conférence d’Entente Nationale, États généraux de la Décentralisation, assises des différents secteurs, Commission d’Appui à la Réforme Institutionnelle ). L’approche consiste à donner la parole, sans censure, à l’ensemble des citoyens du niveau local au niveau national. Les recommandations issues de ces assises seront exécutoires. Elles seront applicables aussi bien pour la période de Transition que pour les pouvoirs à venir. La troisième thérapie qui constitue le troisième axe du Plan d’Action du Gouvernement porte sur l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant conduire notre pays vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. Ces élections seront le baromètre de la réussite de la Transition. Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions. Parce que les élections sont un processus et non une fin en soi, nous devons œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité. C’est le sens du choix fait par le Gouvernement d’instituer dans notre pays un Organe Unique de Gestion des Élections. Une demande persistante, exprimée depuis des décennies par la classe politique et la Société Civile dans leur ensemble. L’organe unique posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales. Il reste entendu que dans ce processus, le Gouvernement travaillera à faire le lien entre l’axe des reformes et celui des Élections. En effet, les élections libres, crédibles et transparentes seront le fruit des réformes à mener en amont, dont celle de l’Organe unique de gestion des élections, qui se présente comme une innovation électorale majeure, depuis l’instauration du pluralisme politique dans notre pays. La Gouvernance des élections, au-delà de la question de l’Organe unique de gestion des élections, vise également à réformer le système électoral, à travers les textes fondamentaux régissant les élections. Enfin, les élections à venir doivent être les plus inclusives possibles en permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de rejoindre leurs terroirs afin de pouvoir exercer leur droit de vote. Dans le respect du délai fixé de la Transition et de nos engagements internationaux, l’Organe unique de gestion des élections suivra un processus simple de mise en œuvre à travers la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les Ambassades et Consulats du Mali à l’extérieur. Enfin, la quatrième thérapie, consistera à instaurer la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, quatrième axe du Plan d’Action du Gouvernement. Pour réussir le défi, nous nous sommes engagés dans une gouvernance de rupture et d’exemplarité. Une lutte implacable sera engagée pour combattre la corruption et l’impunité, qui sont à la base de la déliquescence de l’État. Des audits seront menés, notamment celui relatif à la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées. La gouvernance de rupture se traduira également par une réduction drastique du train de vie de l’État, afin de dégager des espaces budgétaires pour améliorer les conditions de vie des populations et assurer une répartition équitable des richesses nationales. Ainsi, deux tiers (2/3) des fonds de souveraineté, comme précédemment annoncé par le Président de la Transition seront réaffectés vers les services sociaux de base. Aussi, mon gouvernement dégagera près de 100 milliards de FCFA qui seront réalloués aux secteurs prioritaires. Dans le contexte de la Rectification de la Transition, il est évident que nous avons dû faire des choix, ajuster les priorités en tenant compte du délai imparti. Pour autant, nous ne perdons de vue ni l’essentiel ni la nécessité pour le Gouvernement de continuer à rester attentif au développement de tous les autres secteurs prioritaires et à poursuivre les chantiers déjà ouverts. C’est du reste, le sens de l’instruction pressante du Chef de l’État au Gouvernement dans son discours d’orientation prononcé à l’occasion du premier Conseil des ministres. Avant de terminer, le Premier Choguel Maïga dira que notre devoir de génération à tous est de réaliser le Sursaut Patriotique pour la Réémergence du Mali par une gouvernance de rupture qui prône nos valeurs sociétales que sont le dialogue, la consolidation de la paix et la réconciliation, le dire vrai. Notre peuple a besoin d’avoir un idéal à atteindre, de se faire confiance, d’agir à l’unisson, de tourner le dos à l’incompétence, à l’indifférence et à la méfiance. C’est à ce prix que brillera le soleil du Mali Nouveau, le Mali Koura.
A.M.NIANG
Source: Sphinx
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