Le vendredi, 30 juillet 2021, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maiga a présenté devant les membres du Conseil National de la Transition, sous l’œil vigilant de son Président, Malik Diaw, le Plan d’action du Gouvernement (PAG) 2021-2022 au CICB.
Le Plan d’action du Gouvernement, est bâti autour de quatre (04) axes à savoir : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales et enfin la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Le PAGT est décliné en neuf (09) objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de Deux mille cinquante milliards soixante-trois millions de FCFA (2 050 063 000 000 F) CFA.
Tout d’abord dans son exposé, le PM a, à la mémoire de toutes les victimes de cette crise multidimensionnelle, civiles et militaires, maliennes et étrangères, demandé d’observer une minute prière.
Comme son prédécesseur, le besoin de sécurité est au cœur du premier axe du Plan d’action Gouvernemental de Dr Choguel Kokalla Maiga. L’objectif principal, selon lui, est de répondre à l’aspiration profonde de notre peuple à la paix, à la quiétude, au vivre ensemble, à la cohésion sociale. Cette aspiration est mise à rude épreuve par le terrorisme, l’insécurité et toutes les formes de menaces contre l’existence humaine. Malgré les succès indéniables enregistrés par les Forces Armées Maliennes (FAMAS) et leurs Alliés, ces menaces continuent à endeuiller notre peuple au quotidien.
‘’La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sera poursuivie avec détermination. Les actions prioritaires vont concourir à renforcer les effectifs des Forces de défense et de sécurité, de moderniser leurs équipements et infrastructures et d’améliorer le parcours du recrutement, en passant par la formation, l’entraînement et l’aguerrissement. La stratégie DDR (Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion) sera accélérée entre autres, a-t-il dit’’. Avant d’ajouter que le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre intelligente et la relecture de manière consensuelle, de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger aux fins de son parachèvement. Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif.
La deuxième thérapie, dont notre pays à besoin est une profonde refondation. C’est pourquoi les réformes politiques et institutionnelles constituent l’essentiel du deuxième axe du Plan d’action du Gouvernement. Les crises cycliques, l’instabilité politique constatée tout au long des trois décennies de pratique démocratique, l’insatisfaction générale face à l’Etat qui ne rassure pas et qui n’inspire pas confiance pour beaucoup de nos concitoyens, démontrent l’ampleur du mal et la nécessité de réformes en profondeur.
‘’L’impérieuse nécessité des réformes pour rénover non seulement le cadre politique, adapter les textes fondamentaux de la République, mais aussi doter notre pays d’institutions fortes et légitimes permettront une stabilité politique et une paix sociale durables dans notre pays. Dans cette optique, le Gouvernement va s’atteler à l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR)’’, explique le PM.
Quant à la troisième thérapie, elle porte sur l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant conduire notre pays vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. ‘’Ces élections seront le baromètre de la réussite de la Transition. Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des Institutions. Parce que les élections sont un processus et non une fin en soi, nous devons œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité. C’est le sens du choix fait par le Gouvernement d’instituer dans notre pays un Organe unique de gestion des élections’’, poursuit Dr Choguel Kokalla Maiga.
A ses dires, l’organe unique posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales. Les élections à venir doivent être les plus inclusives possibles en permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de rejoindre leurs terroirs afin de pouvoir exercer leur droit de vote.
Enfin, la quatrième thérapie (quatrième axe), consistera à instaurer la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Pour réussir le défi, ‘’nous nous sommes engagés dans une gouvernance de rupture et d’exemplarité. Une lutte implacable sera engagée pour combattre la corruption et l’impunité, qui sont à la base de la déliquescence de l’Etat. Des audits seront menés, notamment celui relatif à la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées’’, indique-t-il.
A en croire le PM, la gouvernance de rupture se traduira également par une réduction drastique du train de vie de l’Etat, afin de dégager des espaces budgétaires pour améliorer les conditions de vie des populations et assurer une répartition équitable des richesses nationales. Ainsi, deux tiers (2/3) des fonds de souveraineté, comme précédemment annoncé par le Président de la Transition seront réaffectés vers les services sociaux de base. Aussi, poursuit-il, le Gouvernement dégagera près de 100 milliards de FCFA qui seront réalloués aux secteurs prioritaires.
Le PM appelle à un sursaut patriotique pour la réémergence du Mali par une gouvernance de rupture qui prône nos valeurs sociétales que sont le dialogue, la consolidation de la paix et la réconciliation, le dire vrai.
Après cette présentation, place au débat ce matin.
Bréhima DIALLO
Source: 22 Septembre