Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita a effectué hier mardi 29 septembre, sa première visite officielle, au Mali sur instruction du Roi Mohammed VI. Il était porteur d’un message à l’endroit des autorités en charge de la transition au Mali. Des rencontres ont également eu lieu avec des responsables de la société civile malienne du premier rang de laquelle se trouvent des leaders religieux. Cette visite de la partie marocaine au Mali intervient après deux déplacements effectués dans le pays par le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum.
En effet, cette première visite au Mali du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, ne pouvait passer inaperçue. Sous l’ancien président IBK, l’axe Rabat-Bamako s’était fortement dégradé, sans doute à cause du rapprochement avec Alger. Cette situation avait même poussé le souverain marocain, Mohammed VI, à annuler une visite officielle qui était programmée au Mali en vue d’inaugurer un hôpital multidisciplinaire militaire offert au pays depuis 2013. Il aura donc fallu attendre avril dernier pour voir cet hôpital rouvrir discrètement ses portes pour la prise en charge de certains patients atteints de la COVID19.
Cette visite du chef de la diplomatie marocaine au Mali intervient alors que les personnalités en charge de la transition ont quasiment toutes été installées. Il s’agit notamment du Président de la transition, Bah N’daw et de son vice-président qui n’est autre que le chef de la junte qui a renversé l’ancien président IBK à savoir le Colonel Assimi Goïta. Les deux ont prêté serment le vendredi 25 septembre dernier. Le Premier ministre Moctar Ouane est venu se joiondre à eux. Le chef de la diplomatie marocaine a rencontré toutes ces personnalités pour les assurer de l’accompagnement du royaume pour une transition réussie au Mali. Cependant, la rencontre qui a le plus retenu les esprits est celle avec la société civile à la tête de laquelle se trouvent certains leaders religieux, figures de proue de la contestation qui a ébranlé le régime de l’ancien président IBK. Cette rencontre s’est déroulée en la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Bamako. Parmi les leaders religieux reçus en audience par le chef de la diplomatie marocaine l’on remarquait le chérif de Nioro, Mohamed Ould Hamahoullah dit Bouyé Haïdara. C’est quasiment la première fois que ce dernier se déplace à Bamako depuis 2012.
En 2016, il y a effectué une courte escale avant son évacuation au Maroc pour y subir des soins médicaux. Début 2020, il s’était également rendu au royaume chérifien, plus précisément à Fès, pour un pèlerinage. Son opposition au régime de l’ancien président était un peu à l’image de la tension qui a marqué ces dernières années l’axe Rabat-Bamako loin d’être au beau fixe. Signalons que le chef de la diplomatie marocaine a également reçu en audience l’autorité morale du M5-RFP, l’Imam Mahmoud Dicko. Toutes choses qui montrent que Rabat pourrait jouer un rôle beaucoup important dans la transition au Mali.
Il est important de signaler à ce sujet que cette visite intervient alors que le Maroc avait appelé au mois d’août dernier à la mise en place d’ » une transition pacifique et civile du pouvoir » en vue de restaurer la stabilité du pays. Le 22 septembre dernier, le diplomate marocain Moha Ouali Tagma a été désigné par la présidente de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en tant que membre de la délégation de haut niveau chargée de soutenir la transition démocratique au Mali pilotée par l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio.
Massiré DIOP
Source : l’Indépendant