En effet, la session des assises 2019-2020 a débuté le lundi 24 Août dernier et s’étendra jusqu’au 2 novembre prochain, soit deux mois de jugement.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Procureur Général près la Cour d’Appel, Idrissa Arizo Maïga a soutenu que la présente session des Assises, la première de l’année 2020 démarre après moult hésitations sous d’heureux auspices avec la bagatelle de 200 dossiers, à son rôle.
« C’est vrai que dans les conditions normales, au mois d’Août, on devrait être au pire des cas à la deuxième session de l’année et dans le meilleur des cas à la troisième » a synthétisé le Procureur Maïga et d’ajouter que tout le monde connait et comprend les raisons de telles perturbations, en l’occurrence, la pandémie de la COVID-19. Une maladie planétaire, détaille-t-il, qui a paralysé le monde dans tous les domaines, contre laquelle, le seul remède reste les mesures préventives ou mesures barrières connues de tous. C’est pourquoi, a dit le Procureur général, la Cour d’Appel a tenu à organiser ces assises pour permettre aux détenus concernés de connaitre leur sort.
Aussi, affirme-t-il, les 200 affaires annoncées, impliquent ou concernent un total de 275 accusés, sur lesquels 185 détenus. A ses dires, ces affaires se répartissent selon leur nature et leur nombre. Notamment, au compte des infractions contre les biens : 22 cas de vols qualifiés, pour les infractions contre les mœurs : 17 viols, 22 pédophilies et 2 attentats à la pudeur.
S’agissant des infractions contre les personnes : 9 assassinats, 15 meurtres, 25 coups mortels, 1 parricide, 10 infanticides et 1 cas de torture.
Dans le chapitre de terrorisme, il souligne qu’il s’agit d’appartenance à un groupe de combat, détention illégale d’armes de guerre et de munitions en relation avec une entreprise terroriste, à cet effet 29 cas sont concernés.
Pour ce qui est du trafic international de drogue à haut risque, il existe 6 cas. Concernant la traite de personnes, trafic de migrants 6 cas. Ce sont 22 cas de faux et usage de faux ; 5 cas d’atteinte aux biens publics ; 3 enlèvements de personnes ; 1 cas de faux monnayage et contrefaçon et 1 cas d’incendie volontaire qui seront aussi jugés.
Le Procureur Général près la Cour d’Appel a aussi soutenu que la prédominance des infractions contre les personnes suivies des celles contre les mœurs est nette. Signe, analyse-t-il, évident que la violence est devenue le mode d’expression dans ses formes les plus abjects des humains dans leur colère et dans leur désir d’assouvir leur honteuse pulsion sexuelle.
Le Juge Maïga regrette que ce qui est davantage dramatique, relève du fait que les gens s’en émeuvent, de moins en moins, quand ils ne les banalisent purement et simplement en les balançant sur les réseaux sociaux pour les partager.
« Monsieur le Président, la présente session doit normalement s’achever le 02 Novembre 2020, nous souhaitons son prolongement jusqu’à fin Novembre 2020, car beaucoup d’autres dossiers renvoyés devant la Cour d’Assises attendent d’être jugés » a souhaité le Procureur Maïga.
Il a donc appelé à l’indulgence habituelle de la Cour, et à son professionnalisme pour éviter des renvois qui ne s’appuient pas sur des motifs essentiels ou substantiels de procédure, surtout quand des détenus sont en cause.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut-Mali