Au Mali, la première campagne de vaccination a commencé en fin mars après que le ministère de la Santé et du Développement social ait réceptionné 396 000 doses du vaccin AstraZeneca. Elle est loin d’avoir été une réussite. Quelles leçons tirer de cette campagne ?
Selon Oumar Diallo, communicant, spécialiste en communication sociale, « la campagne anti covid-19, tout comme la campagne de vaccination au Mali, ont pâti de l’amateurisme des médecins. Ils se sont érigés en communicateurs, et cela a été contre-productif », dit-il.
La communication sociale est un ensemble d’actes communicatifs dont l’objectif est de modifier certaines représentations ou comportements. La vaccination anti-Covid-19, parce qu’elle suscitait de la peur, a vu naître toute sortes de fake-news, souvent appuyées par des images tronquées et truquées.
« Une communication sociale bien menée permet de transmettre des valeurs pour créer et renforcer plus de liens de solidarité ; informer sur des problèmes à caractère social pour ensuite faire prendre conscience ; donner une voix et des pouvoirs aux personnes et surtout changer des idées ou des attitudes qui pourraient être mauvaises pour les personnes aussi bien au niveau individuel que collectif », ajoute Diallo.
Selon le Dr. Seydou Ouattara, chef du service épidémiologique de la direction générale de la santé, chargé de la supervision des centres de santé, le Mali a eu des insuffisances de communication. Cela a beaucoup joué en notre défaveur. « Nous avons eu du mal à arrêter les rumeurs qui circulaient sur les réseaux sociaux et qui allaient dans tous les sens », dit-il.
Les populations n’ont pas été sensibilisées comme il se doit. Notre interlocuteur note également des insuffisances dans l’implication des communautés, des défaillances dans la gestion des rumeurs et un grand manque d’accompagnement des autorités.
Pour la nouvelle campagne de vaccination, les autorités sanitaires affirment avoir tiré les leçons et comptent impliquer plus les spécialistes de la communication à travers le centre national pour l’information, l’éducation, la communication et la sensibilisation, Cniecs.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains, Affaires Mondiales Canada