La première session du Parlement francophone régional des jeunes (Pfrj) a regroupé, au Bénin du 17 au 23 juillet 2023, une trentaine de jeunes venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Gambie, du Ghana, de la Côte d’ivoire, du Cameroun, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, du Tchad et du Togo. La fin des travaux a été marquée par l’adoption de résolutions sur l’égalité d’accès des filles et des garçons à l’éducation et sur la réponse de la jeunesse face à l’extrémisme violent et le terrorisme, deux préoccupations majeures dans la région.
La toute première édition du Parlement francophone régional des jeunes a été organisée par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et l’Assemblée nationale du Bénin. Ces assises de Cotonou ont été marquées par sept jours de simulation parlementaire et de capacitation des jeunes issus de la région. Les travaux de Cotonou consistaient à aiguiser le sens de leadership des jeunes, renforcer leur engagement auprès de leurs communautés respectives, soutenir leur participation citoyenne au renforcement de la démocratie.
C’est aujourd’hui que les leaders de demain se forment, a déclaré le président de l’Assemblée nationale du Benin, Louis Gbèhounou Vlavonou lors de la cérémonie d’ouverture des travaux le 18 juillet 2023. «Réunir les jeunes francophones de la région Afrique aujourd’hui à un moment où notre continent est régulièrement victime des actes terroristes les plus affreux et horribles de son histoire, est pour moi une manière de les associer à la lutte contre ce phénomène qui menace dangereusement l’Afrique, précisément l’Afrique de l’Ouest».
A l’en croire, « le terrorisme et l’extrémisme violent sont des défis majeurs auxquels nous sommes vraiment confrontés de nos jours… Fers de lance d’une Afrique unie, il incombe aux jeunes la responsabilité de défendre les valeurs de tolérance, de liberté d’expression, d’égalité et de solidarité qui fondent notre société».
Les joutes oratoires ont été organisées pour permettre aux jeunes de renforcer leur capacité d’argumentation dans le débat démocratique. Au cours de la simulation parlementaire inspirée du Parlement francophone des jeunes, la jouvence (Pfrj) a opposé ses arguments à travers des débats d’idées.
De pertinentes résolutions !
Réuni en assemblée plénière le vendredi 21 juillet 2023 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo sous la houlette de Bruno Fuchs, Délégué général de l’Apf, le Parlement francophone des jeunes de la région Afrique a élu ses deux représentants et adopté deux résolutions pertinentes sur l’égalité d’accès des filles et garçons à l’éducation d’une part et le rôle de la jeunesse face à l’extrémisme violent et le terrorisme d’autre part.
Concernant la thématique «Egalité d’accès des filles et des garçons à l’éducation», des résolutions pertinentes ont été adoptées. Ainsi les jeunes parlementaires ont «prié» les États et gouvernements d’Afrique francophone d’instaurer des « politiques publiques d’éducation favorisant l’égalité des genres», de mettre en place des mesures incitatives visant à encourager la scolarisation des filles, notamment en milieu rural et dans les zones défavorisées, ainsi que de développer des programmes de sensibilisation et de lutte contre les stéréotypes de genre dans le domaine de l’éducation. Ils ont en outre «préconisé» aux États et gouvernements d’Afrique francophone de se conformer aux lois et aux conventions interdisant les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés. Ils ont demandé à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) d’effectuer un suivi de cette résolution à l’occasion de ses prochaines Assemblées régionales Afrique.
Concernant l’implication de la jeunesse dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les résolutions ont invité les États et gouvernements francophones africains de mettre en place des politiques d’accompagnement des jeunes pour leur faciliter l’accès à l’entreprenariat afin qu’ils ne cèdent pas à la perspective d’argent facile qui accompagne les propositions d’emploi des groupes extrémistes violents.
O. Tangara
Le Challenger