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PR CLEMENT DEMBELE, UN ÉRUDIT À LA CONQUÊTE DE KOULOUBA

Méconnu de la sphère politique avant les années 2013, Pr Clément Dembélé s’engage pour devenir le président de la République du Mali. A 44 ans, l’académicien, habitant toujours les faubourgs de Banconi, l’un des plus grands quartiers populaires de la capitale malienne, prône un changement de système pour amorcer un véritable développement du pays.

 

Un bon modèle de réussite pour les enfants défavorisés. Professeur, il enseigne dans des universités françaises et maliennes. Il travaille également à l’Académie des Sciences stratégiques basée à Johannesbourg, en Afrique du Sud.

Grandit dans les faubourgs de Banconi dans l’extrême pauvreté, Pr Clément a déjoué les pronostics en réussissant son cursus scolaire et en devenant enseignant d’université. Ce rêve, il l’a réalisé suite à d’énormes efforts. Minianka, son père était forgeron. Clément est né au Burkina Faso en 1974.

Huitième enfant et premier garçon de la famille, il arrive au Mali une année après sa naissance avec sa famille. C’est à Banconi, l’un des quartiers les plus défavorisés de Bamako, qu’il grandira dans la précarité. « Je ne mangeais pas à ma faim. Mon père est décédé d’un cancer de foi. A l’hôpital Gabriel Touré, il n’a pas eu de soins car nous n’avions pas 3000 F CFA pour payer son ordonnance », se rappelle-t-il avec amertume.

Engagé et amoureux de littérature et de philosophie, il était toujours proche des enseignants de ces disciplines. Pr Mamadou Lamine Traoré (Paix à son âme), ancien ministre et homme politique très influent du Mali, a été son mentor. Sur ses conseils, le jeune Clément a postulé à une bourse d’étude de la Francophonie après l’ENSup.

Retenu, il partira pour le Canada pour faire une première thèse sur « l’histoire de la pensée politique et philosophique de l’Aristote à Jean Paul Sarthe », il partira ensuite en France pour une deuxième thèse sur la littérature notamment sur « la littéralité du discours politique et sa représentation épique ».

Aide maçon la nuit, étudiant le jour

 

Clément a très vite joué le rôle de chef de famille. Après la disparition de son père, il était celui qui devrait s’occuper de la famille car étant le premier garçon. Ses bourses d’études ne suffisaient pas. Il était obligé de travailler çà et là. Après les cours, les nuits, il travaillait comme aide-maçon sur les chantiers à Banconi Razel. Souvent, il passait ses nuits dans les usines, transportait des sacs de charbons ou vidait des puisards contre 1000 F CFA ou 500 F CFA.

« Je devais aider notre mère. Une femme qui élève seule 15 enfants. Mes sœurs ne devraient manquer de rien pour qu’elles restent sur le bon chemin. Aussi, mes deux petits frères devraient poursuivre les études», révèle-t-il

indiquant que ce fardeau ne l’a jamais empêché de se concentrer sur ses études. « Mon objectif était clair: apprendre et devenir enseignant ». Cette ambition, il le tient de son père qui, malgré sa situation financière, était très attaché à l’éducation de ses enfants. « Enfant, mon père m’a appris beaucoup de chose sur l’histoire des Miniankas, mon ethnie. Il m’a beaucoup parlé de notre généalogie. Je peux remonter à plus d’une dizaine de générations ».

Un trésor pour celui qui désire aujourd’hui relancer le Mali à travers un ‘’plan Marchal’’ axé sur l’éducation et la promotion de la santé, le tout couronné par la mise en place d’un système de gestion efficace dénudé de toute corruption.

Un nouveau modèle de gestion de l’Etat

 

« Tous les citoyens doivent connaitre leur devoir et leur droit. Après le pays se développera », analyse Pr Clément. Selon lui, le Mali est loin d’être un pays pauvre, encore moins un pays affamé, mais le pays est mal gouverné. Il accuse le système. Estimant que pour amorcer un véritable développement du pays, les citoyens devraient être formés et engagés dans la promotion de la citoyenneté.

« Dans notre programme, nous prévoyons de créer des écoles populaires citoyennes (EPC) à travers le pays. Elles auront pour objectif de former, sensibiliser et mobiliser les populations partout au Mali », révèle–t-il.

Il se propose d’amener une nouvelle école de pensée politique aux Maliens basée sur la vérité, la sincérité, la dignité et l’honneur. Et s’il est élu président du Mali, promet-il, son premier mandat sera celui de la réforme. « Je vais reformer la justice, le système de gestion administrative et financière pour lutter contre la corruption, l’économie malienne en encourageant les opérateurs économiques, l’école et les secteurs privés économiques », dit-il.

Il ajoute : « On va orienter les étudiants vers le secteur de l’agriculture dans toute sa diversité, vers les secteurs de l’industrie, des mines, des énergies renouvelables et du bâtiment parce que c’est là où il y a de l’emploi », etc.
Que de projets répondant aux aspirations profondes de l’ensemble du peuple malien.

« Nous avons sillonné le Mali. Nous sommes les premiers à avoir organisé des concertations populaires partout sur le territoire et à l’extérieur pour comprendre les besoins des maliens. Nous avons synthétisé leurs aspirations que nous comptons dévoiler bientôt dans notre projet de société », affirme-t-il.

Des conseils à la jeunesse

 

A l’approche des élections, Clément exhorte les jeunes à faire beaucoup attention. « Tous les 5 ans, on vient nous mentir avant de nous trahir. Cette fois-ci, le monde entier regarde le Mali pour voir si nous avons compris et dans quel Mali nous voulons désormais vivre ».

Marié et père de deux enfants, le futur candidat, malgré son statut et ses ambitions, demeure accessible. Très actif sur les réseaux sociaux, il habite toujours à Banconi Dianguinébougou, ce quartier populaire qui l’a vu grandir et auquel il reste toujours très attaché.

Logé dans une villa blanche en compagnie de ses frères et de sa mère, le futur candidat aime être toujours en contact avec les jeunes de son quartier. Sa cours ne se désempli jamais. Ses portes sont toujours grandement ouvertes. Dans la petite ruelle qui mène chez lui, après avoir dépassé le petit pont du quartier, il y a des appliques montrant la direction de son domicile.

L’enfant béni du quartier jouit d’une grande notoriété. On aperçoit ses photos sur les portes de certaines maisons et boutiques. Ici, les habitants sont fiers de Clément. Ils le connaissent tous pratiquement et veulent qu’ils soient un jour à Koulouba. « Clément sait d’où il vient.

Malgré son statut il est toujours avec nous contrairement à d’autres qui, une fois devenu riche, ont quitté le quartier », explique Mounirou Touré, un habitant de Banconi.
« J’ai accepté de rester dans ce quartier parce que c’est là où je me sens bien. Peu importe ce que je suis devenu. C’est quand je suis avec les défavorisés que je me sens bien. Mes constructions à l’ACI sont des maisons. Mais, ce n’est pas chez moi. C’est à Banconi, là où on dormait sous la pluie où on ne trouvait pas à manger. C’est là chez moi.

C’est ici que je me sens bien. J’aime rester à Banconi parce que ce quartier porte toutes les empreintes de mon existence, mon histoire. Ce quartier, c’est ma vie, c’est mon avenir », réclame-t-il avec fierté. Et de préciser : « J’y reste aussi parce que je veux servir d’exemple pour mes petits frères. Je suis toujours là, ouvert pour leur montrer que c’est bien possible de grandir ici et d’avoir des ambitions pour Koulouba ».

Démonstration le jour de la rencontre. Il reçoit à huit heures chez lui. Comme à son habitude, après une trentaine de minutes d’entretien, il descend, coure saluer sa mère et dit : « Clément », s’adressant à son homonyme, « dit aux jeunes de venir ». Comme eux, d’autres groupes de femmes et de jeunes sont dans la cours.

Avec un grand sourire, il pousse la grande porte. Dans la petite ruelle, des femmes le saluent. Il est dans son monde, heureux, dans ce faubourg malgré ses ambitions de briguer la magistrature suprême du Mali en juillet prochain.

La rédaction

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