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Pr. Clément Dembélé, président du CPC MALIKO, : « Il faut que le président qui sera élu soit celui du peuple et non celui d’un parti »

Dans deux mois, le peuple malien choisira par la voie des urnes un président. Notre rédaction a rencontré un des candidats pour les échéances à venir. Il s’agit du Pr. Clément Dembélé, président de la Convergence pour le Changement (CPC Maliko). Ici, il nous parle de ses ambitions pour un Mali nouveau et ses priorités une fois à Koulouba. Entretien !     

Bonjour professeur ! Présentez-vous à nos chers lecteurs !

Ok bonjour ! Moi je m’appelle Clément Mahamadou Dembélé, je suis né le 12 novembre 1974, marié et père d’une fille. Je suis issu d’une famille de 15 enfants dont 3 garçons, et je suis le premier fils. J’ai fait mes études primaires à l’école de Banconi Plateau, puis après le lycée Bouillagui Fadiga avant d’aller au Canada pour faire ma première thèse et en France pour ma deuxième thèse et puis je suis rentré au bercail pour exercer le métier de ma vie qui est l’enseignement donc je suis enseignant chercheur aujourd’hui.

M le président, vous êtes le candidat de la Convergence Patriotique pour le changement (CPC-Maliko) à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Est-ce que votre parti a-t-il  tous les moyens nécessaires pour réussir à cette mission ?

Quand la Convergence Patriotique pour le Changement (CPC Maliko) m’a contacté, la première priorité pour nous c’était de rencontrer le peuple, ça c’est le premier moyen qu’on doit avoir. Vous savez, il faut qu’on comprenne aujourd’hui au Mali que le meilleur moyen d’un homme politique n’est plus l’argent, le moyen d’un homme politique aujourd’hui c’est la capacité de se rapprocher du peuple, c’est être un candidat du peuple. Donc notre priorité c’était de sillonner le Mali, de faire le tour du Mali et aujourd’hui nous sommes présents dans tous les cercles, dans toutes les Communes du Mali et nous sommes très proches du peuple parce que nous avons fait la concertation populaire nationale pour rassembler les doléances du peuple malien et en faire notre projet de société. Donc nous n’allons pas inventer un projet de société, nous allons le faire en réalité avec le peuple et ça c’est notre grand moyen pour répondre aux aspirations du peuple malien.

Y’a-t-il d’autres formations politiques avec lesquelles vous partagez les mêmes  idéaux ?

Y’a quand même des affinités, nous sommes entrain de former un grand bloc, un grand bloc qui aura le jour bientôt et dont votre journal sera le premier à faire la révélation, c’était un secret qu’on a voulu garder, nous sommes donc entrain depréparer une grande alliance et cette alliance aura lieu dans un mois si tout va bien et va annoncer la création de ce grand bloc. Ce grand bloc si tout va bien sera composé d’une cinquantaine de partis politiques, d’associations et de mouvements et qui va nous accompagner jusqu’aux élections. CPC-Maliko, ce n’est déjà pas un parti politique mais c’est une plate-forme qui compose 218 associations et mouvements au Mali et à l’extérieur du pays. Aujourd’hui cette plate-forme va s’allier à d’autres plateformes et d’autres grands partis politiques sur place pour former le bloc 2018.

Faut-il s’attendre à une éventuelle coalition au second tour et avec quel candidat par exemple ? Est-ce un candidat de l’opposition ou de la majorité ?

Déjà nous-mêmes, nous sommes au deuxième tour, donc je ne vois pas comment je vais penser à une éventuelle coalition au deuxième tour (sourire). Parce que nous-mêmes, nous nous voyons au deuxième tour, donc espérons que la clairvoyance et le bon sens va guider les autres à s’allier à nous pour la véritable alliance, je dis bien une véritable alliance. Pas une alliance d’opportunité, une alliance d’occasion mais une alliance pour un véritable changement.

  1. le président, vous êtes candidat à l’élection présidentielle, il y a des défis, alors d’abord quelle analyse faites-vous de la situation actuelle  du Mali?

Actuellement, le Mali est un pays très insécurisé, vous savez au centre du Mali et même au sud, partout au Mali et même à Bamako il n’y a pas de sécurité. Mais aujourd’hui, je pense que la priorité c’est de rassembler d’abord les Maliens autour d’un certain nombre de questions à traiter très urgemment. Qu’est-ce que nous devons faire pour notre santé, notre sécurité, l’autosuffisance alimentaire et quelle école nous devons avoir avec quel emploi pour les jeunes. Voilà la priorité très rapidement. Et si moi je suis élu, la 1ere des choses, est que le premier mois je vais convoquer ce qu’on appelle les assises nationales et ces assises nationales sur un nombre de questions, sur la sécurité, sur la santé, sur l’autosuffisance alimentaire et sur l’emploi des jeunes, ce sont ces quatre questions  que nous allons faire de notre priorité et cela nous ne les traiterons pas à Koulouba mais avec les Maliens à la base parce que c’est ce que j’ai toujours dit moi je ne vais jamais gouverner le Mali à partir  de Koulouba mais avec les maliens en leur présentant mon projet de société pour qu’eux aussi ils puissent donner leur avis.

le président, le parrainage des candidats surtout à Kidal et dans les deux nouvelles régions du Mali notamment à Ménaka et Taoudéni annonce très rude, parce que dans ces régions il n’y a pas eu d’élection depuis 2009. Quel est alors votre commentaire là-dessus ?

Là où il n’y a pas eu d’élection, il faut passer par les autorités intérimaires, c’est elles qui représentent les élus dans ces régions-là. Aujourd’hui le gouvernement du Mali ou la Cour constitutionnelle ne peut pas invalider la candidature de quelqu’un parce que tout simplement il est parti à Ménaka alors qu’il n y a pas eu d’élection et qu’il a pu rencontrer les autorités intérimaires. Cela dit, c’est très difficile parce que déjà le formulaire qui n’est pas encore disponible, ce formulaire qu’il faut avoir pour aller signer avec les parrains et ce formulaire n’est pas disponible et  nous sommes à deux mois des élections, les partis politiques ou les candidats qui veulent aller aux élections en tout cas n’ont pas encore ce formulaire là pour les faire signer. Donc c’est très compliqué et nous lançons un appel au gouvernement pour que rapidement il mette à disposition ce formulaire qu’on doit avoir pour aller chercher les élus qui doivent signer.

Vous l’avez tantôt évoqué Pr. quelles seront les grandes lignes de votre projet de société ?

Les grandes lignes de mon projet de société, premièrement ça sera sur la sécurité c’est-à-dire, il faut donner aux Maliens une nouvelle doctrine sécuritaire qui sera basée sur les renseignements, les relations communicationnelles et qui sera basée sur la confiance entre les populations et les forces de l’ordre et de sécurité. La 2echose ça sera l’autosuffisance alimentaire qui sera basée sur le développement agricole intensive et le développement agricole écologique pour permettre à chaque paysan malien de pouvoir vivre de son travail et de pouvoir nourrir les autres et chaque commune nous allons mettre des dispositifs qui permettront à ces communes d’accueillir des jeunes de pouvoir permettre à chaque paysan malien d’avoir la possibilité de pouvoir participer à ce développement et à l’autosuffisance alimentaire. La 3e chose, ce sont les infrastructures. Vous savez, on ne peut jamais développer un pays sans les infrastructures, il faut la mobilité interne au Mali, il faut faciliter la mobilité, il faut qu’on quitte Sikasso et qu’en quelques heures qu’on se retrouve à Kayes ainsi de suite. Il faut des autoroutes à l’intérieur du pays pour permettre aux gens de bouger facilement et quand y a des bonnes routes, il y’aura moins d’insécurité, cela facilite les échanges commerciaux, économiques et cela donne aussi de la facilité aux gens d’aller chercher du travail. Au-delà de cela, je vais m’attaquer  aux  infrastructures comme les énergies renouvelables qui est l’électricité, les autoroutes et notamment les travaux de bâtiment. Il faut lancer les travaux de bâtiment pour créer de l’emploi dans ce pays. Donc en résumé, ma priorité sera la sécurité, l’autosuffisance alimentaire, les infrastructures et l’emploi des jeunes.

Les experts de l’OIF viennent de confirmer il y a juste une semaine que le fichier électoral du Mali est suffisamment fiable pour pouvoir tenir les élections à venir. Vous personnellement, n’avez-vous pas d’autres inquiétudes relatives à la bonne tenue de l’élection  présidentielle du 29 juillet prochain? 

Mon inquiétude n’est pas sur le fichier électoral, mon inquiétude c’est le jour des élections. Vous savez, nous avons développé un système de tricherie dans ce pays qui fait que les ‘’grands partis’’ sont capables de tout et de m’importe quoi, pourvu qu’ils passent. Il faut que cette année le président qui sera élu soit un président crédible, un président qui sera véritablement élu par le peuple  et non pas un président qui aurait distribué de l’argent pour qu’il soit élu. Pas un président qui aurait fait bourrage d’urnes. Parce que le problème n’est pas le fichier que l’OIF dit mais le problème c’est la crédibilité du vote et les hommes politiques le jour des élections, il faut qu’il y ait un contrôle très rapproché pour empêcher les uns et les autres de vouloir influencer ou de vouloir malmener ou vouloir racheter des voix par l’argent. En plus il faut permettre aux gens au moment des décomptes qu’on ne dise pas qu’on va prendre les urnes pour aller déposer  chez le sous-préfet et dire qu’on on va compter demain non, c’est là on fait le bourrage des urnes. Il faut compter sur place même s’il faut rester tard et de donner le résultat à tout le monde, et que l’on puisse photographier pour envoyer ça à son quartier général juste après les décomptes. Parce qu’on veut que le président de la République 2018 soit un président du peuple malien et non un président d’un parti politique.  

Si vous êtes élu, quel sera votre premier combat Pr. Clément?

Mon premier combat sera de rassembler les Maliens pour l’entente nationale, ça c’est mon premier combat. Vous savez tous ce qu’on dit sur la sécurité ou d’autres choses, il faut d’abord rassembler les Maliens, il faut qu’on se parle et qu’on se dise la vérité. Voilà pourquoi je pense qu’il faut rassembler les maliens, pas seulement à Bamako mais je vais faire des assises dans les régions du Mali pour se rapprocher des Maliens.

  1. le président, avez-vous un message pour le peuple malien ?

Mon message va à l’endroit des jeunes et des femmes, vous savez, ce sont les deux couches sociales les plus vulnérables.  Les jeunes et les femmes, il faut qu’ils prennent consciences. Et pourtant, quant on prend les jeunes ça représente les 77% de la population malienne et les femmes plus de 50% de la population malienne. Donc les jeunes avec les femmes représentent 80% de la population malienne. Donc ça veut dire  qu’aujourd’hui la priorité dans la gestion du pays doit-être les femmes et les jeunes. Mon appel, c’est à l’endroit de ces deux couches sociales qu’elles soient des acteurs et le porte flambeau de la révolution des consciences ; C’est-à-dire de ne plus se faire manipuler par les vendeurs d’illusions, des menteurs qui ont pillé ce pays, il faut donc se tourner vers une nouvelle doctrine politique. C’est de dire seulement qu’on ne peut pas faire du neuf avec du jeu.

Amadou Kodio

 

Source: La Lettre du Mali

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